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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 20:30
Le Silence

La Source est le Silence.
La Présence est le Silence embrasé.
La Puissance est le Silence scellé.

 

La Tradition est le Silence préservé.
L'Éducation est le Silence communiqué.
La Parole est le Silence exprimé.
La Plénitude est le Silence manifesté.
L'Amitié est le Silence partagé.
L'Expérience est le Silence habillé.
Le Bonheur est le Silence accompli.
La Joie est le Silence ressenti.
La Foi est le Silence vécu.
La Vie est le Silence Incarné.

 

Accueillir le Silence est sérénité.
Écouter le Silence est prière.
Voir le Silence est Éternité.

 

Yoga Raphaël
2015

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 19:30
Dieu n’est qu’Amour

Dieu n’est qu’Amour, 
son Amour rayonne sans cesse, 
comme le soleil rayonne sans cesse. 
Mais le soleil ne peut ouvrir vos volets. 

Tout ce qu'il peut faire, 
c'est laisser filtrer un peu de lumière
à travers les fentes de vos volets
pour vous donner envie de les ouvrir. 

Mais c’est à vous d’ouvrir vos volets. 
L’Amour de Dieu ne peut pénétrer en vous
et vous transformer
que si vous voulez bien Le laisser faire. 

car Dieu n’est qu’Amour
mais l’Amour ne peut nous dispenser
de l’effort de L’accueillir, 
ce n’est pas une exigence de la Justice de Dieu
mais une question d’efficacité

Ainsi, si l'homme souffre, 
ce n'est pas l'effet de la Volonté
ni d'une décision issue de la Justice de Dieu
mais d'un refus de l’Amour. 

Amen.

Père François Brune (1931-2019) – « Le soleil et les volets »

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16 octobre 2023 1 16 /10 /octobre /2023 19:11
Solo de Xavier Grall

Seigneur me voici c’est moi
je viens de petite Bretagne
mon havresac est lourd de rimes
de chagrins et de larmes
j’ai marché
Jusqu’à votre grand pays
ce fut ma foi un long voyage
trouvère
j’ai marché par les villes
et les bourgades
François Villon
dormait dans une auberge
à Montfaucon
dans les Ardennes des corbeaux
et des hêtres
Rimbaud interpellait les écluses
les canaux et les fleuves
Verlaine pleurait comme une veuve
dans un bistrot de Lorraine

Seigneur me voici c’est moi
de Bretagne suis
ma maison est à Botzulan
mes enfants mon épouse y résident
mon chien mes deux cyprès
y ont demeurance
m’accorderez vous leur recouvrance ?
Seigneur mettez vos doigts
dans mes poumons pourris
j’ai froid je suis exténué
O mon corps blanc tout ex-voté
j’ai marché
les grands chemins chantaient
dans les chapelles
les saints dansaient dans les prairies
parmi les chênes erraient les calvaires
O les pardons populaires
O ma patrie
j’ai marché
j’ai marché sur les terres bleues
et pèlerines
j’ai croisé les albatros
et les grives
mais je ne saurais dire
jusqu’aux cieux
l’exaltation des oiseaux
tant mes mots dérivent
et tant je suis malheureux

Seigneur me voici c’est moi
je viens à vous malade et nu
j’ai fermé tout livre
et tout poème
afin que ne surgisse
de mon esprit
que cela seulement
qui est ma pensée
Humble et sans apprêt
ainsi que la source primitive
avant l’abondance des pluies
et le luxe des fleurs

Seigneur me voici devant votre face
chanteur des manoirs et des haies
que vous apporterai-je
dans mes mains lasses
sinon les traces et les allées
l’âtre féal et le bruit des marées
les temps ont passé
comme l’onde sous le saule
et je ne sais plus l’âge
ni l’usage du corps
je ne sais plus que le dit
et la complainte
telle la poésie
mon âme serait-elle patiente
au bout des galantes années ?

Seigneur me voici c’est moi
de votre terre j’ai tout aimé
les mers et les saisons
et les hommes étranges
meilleurs que leurs idées
et comme la haine est difficile
les amants marchent dans la ville
souvenez-vous de la beauté humaine
dans les siècles et les cités
mais comme la peine est prochaine !

Seigneur me voici c’est moi
j’arrive de lointaine Bretagne
O ma barque belle
parmi les bleuets et les dauphins
les brumes y sont plus roses
que les toits de l’Espagne
je viens d’un pays de marins
les rêves sur les vagues
sont de jeunes rameurs
qui vont aux îles bienheureuses
de la grande mer du Nord

Je viens d’un pays musicien
liesses colères et remords
amènent les vents hurleurs
sur le clavier des ports

je viens d’un pays chrétien
ma Galilée des lacs et des ajoncs
enchante les tourterelles
dans les vallons d’avril
me voici Seigneur devant votre face
sainte et adorable
mendiant un coin de paradis
parmi les poètes de votre extrace
si maigre si nu
je prendrai si peu de place
que cette grâce
je vous supplie de l’accorder
au pauvre hère que je suis
ayez pitié Seigneur
des bardes et des bohémiennes
qui ont perdu leur vie
sur le chemin des auberges
nulle orgue grégorienne
n’a salué leur trépas
pour ceux qui meurent
dans les fossés
une feuille d’herbe dans la bouche
le cœur troué d’une vielle peine
de lourdes larmes dans le paletot
et dans les veines des lais et des rimes
Seigneur ayez pitié !

Xavier Grall – Extrait de “Solo et autres poèmes ” (1981) 

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