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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 19:40

Ma grand-mère, ayant plus de 90 ans, était assise, l’air affaiblie sur le banc du patio.

Elle ne bougeait pas, seulement assise, la tête vers le bas, fixant ses mains.

Quand je me suis assise auprès d’elle, elle ne bougea pas, aucune réaction.

Je ne voulais pas la déranger, mais après un long moment de silence, je me suis informé si tout allait bien.

Elle leva la tête et me sourit.
« Oui je vais bien, merci » dit-elle de sa voix forte et claire.

« Je ne voulais pas te déranger, grand-mère, mais tu étais assise là,
fixant tes mains et je voulais savoir si tout était bon pour toi » lui ai-je dit.

« As–tu déjà regardé tes mains? » me dit-elle.

« Je veux dire vraiment regarder tes mains? »

J’ai alors lentement ouvert mes mains et les fixai.

Les retournai, m’en frottai les paumes.

« Non, je pense que je n’ai pas vraiment regardé mes mains »
lui dis-je et me demandant ce qu’elle voulait dire.

Grand-mère me sourit et me raconta cette histoire.

« Arrêtes toi et réfléchis un peu au sujet des mains que tu as,
comment elles t’ont si bien servi depuis ta naissance. »

Mes mains, ridées, desséchées et affaiblies ont été les outils
que j’ai toujours utilisés pour étreindre la vie.

Elles m’ont permis de m’agripper et d' éviter de tomber quand
je trottinais lorsque j’étais enfant.

Elles ont porté la nourriture à ma bouche et habillée.

Enfant, ma mère m’a montré à les joindre pour prier.

Elles ont attaché mes souliers et mes bottes.

Elles ont touché mon mari et essuyé mes larmes quand il est parti à la guerre.

Elles ont été sales, coupées et rugueuses et enflées.

Elles ont été maladroites quand j’ai tenté de tenir mon premier enfant.

Décorées avec ma bague de mariage, elles ont montré au monde
que j’aimais quelqu’un d’unique et spécial.

Elles ont écrit mes lettres à ton grand-père, et ont tremblé quand je l’ai enterré.

Elles ont tenu mes enfants, ensuite mes petits enfants, consolé les voisins et tremblé de rage quand je ne comprenais pas.

Elles ont couvert ma figure, peigné mes cheveux et lavé mon corps.

Elles ont été collantes et humides, sèches et rugueuses.

Aujourd’hui, comme rien ne marche vraiment plus comme avant pour moi, ces mains continuent de me soutenir et je les joins encore pour prier.

Ces mains portent la marque de ce que j’ai fait et des accidents de ma vie.

Mais le plus important est que ce seront ces même mains que Dieu attrapera pour m’amener avec lui dans son Paradis.

Avec elles, Il m’élèvera à ses cotés.

Et là, je pourrai les utiliser pour toucher la face du Christ »

Pensive, je regardais ses mains et les miennes.

Je ne les verrai jamais plus du même œil.

Plus tard, Dieu tendit ses mains et attira grand-mère à lui.

Quand je me blesse les mains, quand elles sont sensibles, ou quand je caresse le visage de mes enfants ou de mon époux, je pense à grand-mère.

Je sais qu’elle a été soutenue par les mains de Dieu.

Et je veux, moi aussi, un jour, toucher la face de Dieu et sentir Ses mains sur mon visage.

Auteur anonyme

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 19:30


La prière n’est pas une technique élaborée, la prière n’est pas une formule.

La prière du cœur est l’état de celui qui se trouve devant Dieu,
Dieu est partout présent mais moi je ne suis pas toujours présent à Dieu.

J'ai besoin d'une tradition vivante, d’un Père spirituel, d'un chemin à parcourir pour incarner la réalité de la prière.

Nous allons, en toute humilité, aborder la voie de la prière du cœur.

Le chemin que nous découvrons est divisé en plusieurs étapes,  chacun l’accomplit suivant son engagement, ses possibilités.

Extrait du prologue

La prière du cœur est un don de Dieu. 

Elle ne s’explique pas, elle se vit simplement. 

Elle n’est pas le fruit de nos actes si louables soient-ils,  de nos réflexions si remarquables soient-elles. 

Elle est le fruit de notre foi, de l’ouverture sans limite de notre cœur à Dieu. 

La prière est une goutte de lumière vivante  qui féconde tous nos sens et transfigure toute notre existence.

Le Seigneur dit cette parabole :

Deux hommes montèrent au temple pour prier : l’un était pharisien, l’autre publicain. 

Le pharisien, la tête haute, priait ainsi en lui-même : 
“Ô Dieu je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, 
qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; 
je jeûne deux fois par semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.” 

Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux vers le ciel, 
mais il se frappait la poitrine en disant : “Ô Dieu, aie pitié de moi pécheur !” 

Je vous assure que ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. 

Quiconque s’exalte sera humilié et quiconque s’humilie sera exalté. 

Évangile selon saint Luc 18, 10-14

Il apparaît, dans cet Évangile, qu’aucune des deux personnes n’a été condamnée  mais qu’une seule a été justifiée. 

L’obéissance à la loi ne suffit pas. L’un méprise son prochain, il se glorifie de ses propres efforts,  l’autre trouve par son humilité le chemin de la prière. 

Le repentir est un ébranlement réel du cœur, un retournement profond de l’être, une purification des pensées, un retour vers Dieu. 

La conversion nous permet d’escalader nos profondeurs pour nous élever vers Dieu.  Dieu repose dans un au-delà au plus profond de nous-même. 

Tant que le cœur n’est pas touché par la grâce, tant qu’il reste froid,  le repentir ne suscite qu’une émotion superficielle, alimentée par des sentiments authentiques mais sans véritable conversion. 

C’est pour cela que dans la prière du cœur, nous crions vers le Seigneur : “Aie pitié de moi” car sans Toi je ne suis rien. 

Donne-moi d’avoir la conscience de ma fragilité,  donne-moi la grâce de T’écouter et de mettre en pratique Ta Parole. 

Il n’y a pas de technique sophistiquée,  pas de formule magique devant Dieu. La prière ne s’apprend pas, elle se vit. 

Ceux qui prétendent enfermer la Présence dans des mots secrets  ou des postures compliquées tombent dans la vanité. 

La prière est l’état du croyant qui se trouve devant Dieu, dans l’attente de la Parousie. 

Elle est un face-à-face intime, un amour fou,  un cœur ouvert qui résonne à l’unisson avec le cœur du Bien-Aimé. 

État signifie la participation totale de l’être : corps, âme, esprit. 

Cette rencontre plénière ne se répète jamais,  elle est chaque fois unique et nouvelle. 

Elle engendre la Joie, la Paix, la Beauté, l’Amour… 

Au fond de l’être ne sont pas inscrites des lois, au fond de l’être repose la Présence du Tout-Autre. 

Chaque geste se place spontanément dans la conscience de l’instant qu’engendre la prière.

Le souffle habité par la Présence du Christ colore notre regard d’innocence. 
C’est une rencontre globale de tout l’être vers une union,  une découverte chaque fois unique, qui se nourrit du don de soi. 

Dieu n’est pas au-delà des cieux, au-delà des montagnes, au-delà des mers pour que nous disions qui ira le chercher. 

Dieu n’est pas une idole qui a des yeux et ne voit pas, des oreilles et n’écoute pas, une bouche et ne parle pas. 

La rencontre avec Dieu n’est pas une fusion mais une communion, 
sans confusion, dans un même esprit. 

Comme deux flammes s’unissent consubstantiellement : le feu de notre humanité et le Feu de la Grâce divine.

Vous allez me dire : Pourquoi alors étudier une technique ? 

Pour reconnaître notre faiblesse, nos limites, pour participer à notre sanctification. 

Si Dieu infini est partout présent, nous ne sommes pas toujours présents à Dieu. 

Nous avons besoin de l’Église, des Pères, de structures, de rites pour canaliser nos pulsions, pour pacifier nos désirs qui vagabondent, pour écouter les saints qui nous ont précédés dans la voie  et qui nous guident sur le chemin de l’intériorité. 

L’homme a besoin d’un schéma, d’un chemin balisé pour accomplir le pèlerinage de la tête au cœur. 

Les étapes se succèdent comme des échelons à gravir pour nous ouvrir à l’Esprit Saint. 

Les degrés les plus efficaces sont le repentir et l’humilité. 

La prière est le souffle par lequel nous recevons la révélation divine. 

La connaissance de la carte ne remplacera jamais l’expérience de la marche,  l’ignorance de la carte nous fait hésiter, tomber dans l’utopie ou chuter. 

Le novice recherche une tradition vivante, une technique incarnée, un rituel sacré, un guide spirituel pour l’aider à affronter, à franchir les obstacles inévitables : l’orgueil, l’illusion, l’impatience… 

Le pèlerin des profondeurs a besoin d’une paternité spirituelle pour le guider 
mais l’homme est seul à décider de ses choix,  il demeure libre mais il ne peut pas ne pas choisir. 

Le chemin que nous allons découvrir est divisé en étapes en fonction de l’engagement de chacun. Voici les diverses étapes à franchir : 

1. Purification
2. Orientation intérieure
3. Paternité spirituelle
4. Position
5. Pardon des ennemis 6. Récitation orale
7. Mémoire de la mort 8. Méditation
9. Manducation
10. Contemplation 

C’est la conscience de notre fragilité qui nous fait crier : “Abba Père”, 
“Seigneur, aie pitié de moi”, car sans Ta puissance je ne suis rien. 

Ce qui ne signifie pas que nous soyons indignes,  mais que notre désir n’a de réalité qu’en étant fécondé par le souffle de l’Esprit. 

Le souffle jaillit de la transcendance, il se manifeste ici et maintenant dans d’incessants recommencements. 

La première œuvre que l’homme doit accomplir, durant le temps de son existence, c’est lui-même.

Vous constaterez que, dans cet ouvrage, je passe souvent du “je”, au “nous”, du “vous”, au “tu” car ce témoignage sur la prière a pour origine une expérience vécue, depuis plus de quarante ans, soit au mont Athos au monastère Stavronikita et à Kerassia, soit dans le désert de Judée à la laure Saint-Sabba, soit en Cévennes au skite Sainte-Foy.

J’utilise un langage parlé car ce témoignage est issu de diverses rencontres 
et de multiples prises de conscience. 

Très souvent je m’inspire de passages des Évangiles, je cite des Docteurs ou des Pères de l’Église, je fais parler des starets, des iérondas, des anciens.

Qui suis-je pour oser parler ? 

Ce livre est un carnet de route, il passe de l’action à la méditation, de l’exercice à la contemplation, de la réflexion à l’humble témoignage d’un moine qui aspire à vivre dans son quotidien la prière de Jésus.


“Seigneur
Jésus-Christ,
Fils de Dieu,
aie pitié de moi,
pécheur.”

 

Télécharger le prologue

Commander l'ouvrage

Frère Jean est moine orthodoxe.

En 1982 lors d’un reportage photographique au Mont Athos, il est saisi par la foi.

Il devient moine au monastère de Stavronikita puis à Saint Sabba dans le désert de Judée, où il rencontre le Père Séraphin.

Revenu en France, il fonde en 1996 le Skite Sainte Foy en Cévennes.

Contact

Frère Jean
Skite Sainte Foy
Le Verdier
48160 Saint-Julien-des-points
Portable: 06 08 61 65 66
E-mail: skite.saintefoy@wanadoo.fr

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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 19:31

C’est par une immense action de grâce lancée à notre Seigneur que je voudrais débuter ces quelques lignes de méditation.

Oui, je rends grâce à mon Dieu pour la foi que j’ai reçue dans mon enfance, une foi solide et pure, une foi qui n’a jamais failli malgré les nombreuses épreuves de la vie, une foi que mes chers parents m’ont transmise dans la fidélité et l’amour vrai de l’Église.

[...]

Je rends grâce au Seigneur pour m’avoir appelé au sacerdoce, moi, son indigne serviteur.

Lorsque j’ai ressenti cet appel au fond de mon cœur, il m’a rempli d’une joie indicible, et simultanément d’une crainte pleine de respect pour le Seigneur : pourquoi moi, qui me sens si indigne et si incapable d’assumer une telle charge et une si grande mission ?

Mon chemin vers le sacerdoce, au séminaire, fut à la fois joyeux et douloureux.

Joyeux, par les grâces reçues, lesquelles m’ont toujours conforté dans ma vocation, et par tout ce que j’ai reçu à travers la formation ; douloureux, aussi, par des épreuves et souffrances venant de l’Église.

Je n’ai jamais trahi les convictions qui m’animaient, malgré les persécutions inévitables.

J’ai toujours résisté, combattu et lutté quand je sentais que les mensonges, la médiocrité, ou la perversité étaient à l’œuvre.

Cela m’a valu des coups reçus et des brimades, mais je ne regrette pas ces combats menés avec conviction. Le plus dur est de souffrir par l’Église.

Le Pape saint Jean-Paul II fut le Pape de ma jeunesse.

Je l’ai tellement aimé, dans l’exemple de force et de courage qu’il nous donnait.

C’est lui qui m’a communiqué l’enthousiasme de la foi et l’ardeur apostolique.

Avec lui, j’ai grandi dans l’amour de l’Église et la fidélité au Magistère.

Le témoignage de sa vie donnée jusqu’au bout, dans la souffrance acceptée et offerte, dans la célébration de la Messe malgré les douleurs, m’a bouleversé.

C’est toujours sur lui que je m’appuie aujourd’hui pour célébrer la messe. Quand les forces me manquent, quand je suis essoufflé, quand mon corps me fait mal, je lui parle et lui demande :
« Très saint Père, donnez-moi votre force et votre courage pour célébrer les saints mystères, comme vous l’avez fait jusqu’au bout dans un don total ».

Il fut pour moi le témoin de la joie de la foi et de l’attachement au Christ.

Il fut pour moi l’exemple d’un bloc de prière au milieu des tribulations de ce monde.

Il fut confronté aux forces du mal, affrontant avec courage ces deux totalitarismes du vingtième siècle qui ont fait des millions de morts. Il a résisté, il a combattu, il a fait tomber le mur de Berlin qui écrasait l’humanité.

Saint Jean-Paul II est pour moi un géant de la foi, un saint exceptionnel qui continue de me porter.

Je n’oublierai jamais ces moments où j’ai eu la joie de le rencontrer.

C’est pourquoi j’ai participé, malgré tous les obstacles, à ses funérailles, à sa béatification puis à sa canonisation.

Le Pape Benoît XVI fut le Pape de mon sacerdoce.

J’ai été ordonné le 25 juin 2005, deux mois après son élection.

Il m’a porté d’une manière extraordinaire dans les débuts de ma vie de prêtre par la profondeur de ses homélies, par ses analyses pertinentes et prophétiques de notre monde, par ses réflexions lumineuses.

L’exemple de son humilité et de sa douceur m’ont beaucoup touché. Il fut un vrai serviteur de Dieu, soucieux d’affermir la foi des fidèles pour le salut des âmes.

Il a cherché sans cesse à ouvrir aux hommes l’accès à Dieu.

Ce fut un homme de prière, enraciné dans la contemplation du Dieu vivant.

Pendant près de dix ans, après sa renonciation, il vécut retiré du monde, mais le portant dans sa prière.

Depuis son décès, je l’invoque pour notre Église, en proie à une grave crise.

Il est pour moi l’exemple d’une vie donnée au service de la vérité, déployant toute sa grande intelligence pour mettre en lumière, de façon limpide, les plus hautes vérités de la foi.

Je me plonge toujours dans ses écrits, ses livres, ses homélies, ses discours avec la joie profonde de celui qui apprend et commence à mieux comprendre.

La défense et la transmission de la foi, dans la fidélité à la Tradition, furent son combat de chaque jour.

Je puis témoigner du fait qu’il m’a affermi dans la foi.

Je demeure toujours bouleversé par son cœur de bon Pasteur, en particulier lorsqu’il écrivit une lettre aux évêques du monde entier, suite aux attaques suscitées par son geste de communion en levant l’excommunication qui pesait sur les quatre évêques de la fraternité saint Pie X.

Cette lettre est magnifique, c’est son cœur qui parle.

Dans ma vie d’homme et de prêtre, j’ai connu pas mal d’épreuves. […]

Puis la crise du coronavirus est survenue.

En mars 2020, six mois à peine après mon arrivée, la vie est paralysée.

Je me retrouve totalement seul au presbytère et dans l’église, chacun étant parti se confiner ailleurs.

Pour moi, une évidence s’impose : je ne peux pas célébrer la messe pour moi tout seul, en m’enfermant pour me protéger…

Je ne suis pas prêtre pour moi, privant les fidèles des sacrements. Je décide de laisser l’église ouverte, toute la journée, et de célébrer la messe dans l’église, en exposant auparavant le Saint-Sacrement, me tenant disponible pour les confessions.

Je n’ai prévenu personne, mais les fidèles sont venus d’eux-mêmes.

J’assume pleinement ce choix, et ne le regrette en rien.

Certains, partis en villégiature à la campagne, me l’ont reproché à distance.

D’autres, à leur retour des confinements, m’ont fait de vifs reproches.

Il est facile de critiquer quand on passe plusieurs semaines au soleil, en dehors de Paris…

Cette crise révèle un drame de notre époque : on veut protéger son corps pour préserver sa vie, fût-ce au détriment des relations personnelles et de l’amour donné jusqu’au bout.

On veut sauver son corps au détriment de son âme.

Que vaut une société qui privilégie de manière absolue la santé du corps, laissant des personnes mourir dans une solitude effroyable, les privant de la présence de leurs proches ?

Que vaut une société qui en vient à interdire le culte rendu au Seigneur ?

Comme l’écrit le cardinal Sarah : « Aucune autorité humaine, gouvernementale ou ecclésiastique, ne peut s’arroger le droit d’empêcher Dieu de rassembler ses enfants, d’empêcher la manifestation de la foi par le culte rendu à Dieu. (…) Tout en prenant les précautions nécessaires contre la contagion, évêques, prêtres et fidèles devraient s’opposer de tout leur pouvoir à des lois de sécurité sanitaire qui ne respectent ni Dieu ni la liberté de culte, car de telles lois sont plus mortelles que le coronavirus » (Cardinal Sarah, Catéchisme de la vie spirituelle, Fayard, 2022, p. 67.)

Le sacerdoce a été toute ma vie.

Je n’ai jamais regretté un seul instant d’avoir répondu oui au Seigneur qui m’a comblé de ses grâces à travers mon ministère.

Quel don inestimable que celui d’être prêtre de Jésus- Christ !

Quelle grâce ineffable !

Chaque jour, célébrer la sainte Messe fut un immense bonheur. Je mesure à peine le cadeau que le Seigneur m’a fait de pouvoir tenir dans mes pauvres mains son divin corps, et de lui prêter ma voix et mon humanité blessée afin qu’il puisse se rendre sacramentellement présent.

Je vais à la sainte Messe en montant sur le Golgotha, conscient que le drame du salut s’est déroulé sur cette colline.

Je recueille dans mon calice le précieux sang qui coule du cœur transpercé, ce sang sauveur qui coulait déjà à Gethsémani.

C’est en transpirant des gouttes de sang que notre Seigneur Jésus a prononcé le grand oui à la volonté de son Père et qu’il a accepté d’offrir sa vie en sacrifice pour le salut de tous les hommes.

Je ne suis qu’un petit vase d’argile dans lequel mon être fragile fut transformé par la grâce sacerdotale le jour de mon ordination.

Je ne suis plus le même être qu’avant : désormais, le caractère sacerdotal imprègne mon corps et mon âme et me rend capable de donner Dieu aux hommes.

Quel mystère et quelle grâce !

Le curé d’Ars disait : « si le prêtre savait ce qu’il est, il mourrait ».

Je ne suis pas prêtre pour moi mais pour les âmes, pour leur salut.

Quelle charge pèse sur mes épaules : prêtre pour le salut des âmes qui me sont confiées.

Je médite avec humilité ces paroles du bon et saint Curé d’Ars.

Elles m’aident à saisir la grandeur du sacerdoce qui ne m’appartient pas : « Si nous n’avions pas le sacrement de l’ordre, nous n’aurions pas Notre Seigneur ».

Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle? Le prêtre.

Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie? Le prêtre.

Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage? Le prêtre.

Qui la préparera à paraitre devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ? Le prêtre, toujours le prêtre.

Et si cette âme vient à mourir à cause du péché, qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix? Encore le prêtre.

Après Dieu, le prêtre c’est tout.

Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel. »

J’ai conscience que le prêtre doit être à la fois du côté de Dieu et du côté de l’homme.

C’est le Pape Benoit XVI qui m’a aidé à mieux comprendre la mission de médiateur du prêtre, lors d’une lectio divina qu’il donna aux prêtres de Rome.

Le prêtre est un médiateur qui ouvre aux hommes les portes du chemin vers Dieu.

Il est comme un pont qui relie l’homme à Dieu pour lui donner la vraie vie, la vie éternelle et le conduire à la lumière véritable.

Le prêtre doit être d’abord et fondamentalement du côté de Dieu.

Cela signifie qu’il doit passer du temps en présence du Seigneur pour être avec Lui.

Le Seigneur choisit ses douze apôtres pour demeurer avec Lui, et ensuite, pour les envoyer prêcher.

Il y a pour le prêtre une priorité absolue à se donner à Dieu en lui consacrant du temps : à travers la messe quotidienne, la prière du bréviaire, la méditation et l’oraison, la prière du chapelet, et tant d’autres dévotions qui nourrissent la vie intérieure.

Si un prêtre ne prie plus, il ne peut plus porter de fruits.

Arrivé comme curé dans ma paroisse en septembre 2019, j’ai eu le sentiment que beaucoup de belles choses se vivaient, mais surtout de manière horizontale.

Même si une réelle vie de prière était présente, je percevais qu’il manquait une dimension verticale, transcendante, une dimension qui permettrait de tout supporter pour harnacher à Dieu l’ensemble de la vie paroissiale.

C’est pourquoi j’ai eu la conviction qu’il fallait se lancer dans l’adoration permanente du Saint Sacrement.

Sans l’appui indéfectible d’un fidèle couple de paroissiens dont la foi est un roc et l’engagement sans faille, je n’y serais jamais parvenu.

[...] Comme prêtre, j’éprouve une immense joie à venir adorer au cœur de la nuit silencieuse.

Je suis profondément heureux de voir les fidèles venir prier à toute heure, et constituer ainsi comme un foyer capable de rayonner de l’amour de Dieu.

Je suis émerveillé devant ces jeunes, collégiens, lycéens ou étudiants, qui se sont engagés pour un créneau et qui viennent la nuit, ou bien juste à la sortie de leurs cours, sac au dos.

Je suis admiratif devant ces pères de famille qui viennent dans la nuit, ou bien très tôt le matin avant de rejoindre leur lieu de travail, ou encore ces mères de famille qui emmènent leurs petits enfants.

Je suis ému devant ces personnes âgées qui tiennent dans la fidélité, aux heures les plus mouvementées de la journée.

Tous, de toute condition et de tout âge, se sont  mobilisés  pour mettre le Christ au centre de leur vie, l’adorer, le prier, lui confier leurs intentions, et porter leur paroisse.

Je suis convaincu que cela est source de nombreuses grâces pour chacun et pour la vie paroissiale, et que cette prière continue est la source de la fécondité des diverses activités pastorales.

Avec la sainte Vierge, je m’écrie, le cœur rempli de gratitude : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ! ».

Oui, l’adoration est au cœur de la vie du prêtre.

Je dois passer du temps devant le Seigneur, devant le tabernacle.

Auprès de Lui, je peux confier mes peines et mes joies, lui ouvrir mon cœur, lui parler comme on parle à un ami cher, tout déposer près de son cœur, en étant certain qu’il est là, qu’il m’écoute, et qu’il parle à mon cœur.
[…]


Ainsi, le prêtre est celui qui porte jusque dans son corps la souffrance des hommes pour faire monter vers Dieu leur cri, dans les larmes de la prière, pour porter au cœur de la divinité les peines et les misères humaines.

Le prêtre porte la souffrance du monde dans son cœur et il souffre avec le monde.

C’est à cette capacité de compassion que se mesure la véritable humanité.

Combien de fois des fidèles m’ont-ils confié leurs déboires, leurs immenses peines, leurs combats et leurs épreuves.

Parfois, je ressens ce poids du monde qui souffre, et il n’y a que le Christ qui puisse me soulager, lorsque je dépose à ses pieds ce lourd fardeau après lui avoir fait entendre la complainte des hommes souffrants.

Il y a les misères matérielles, tous ces pauvres que nous croisons sur nos routes, et que nous essayons de soulager un peu, par un don, mais surtout par un regard, une parole, par le fait d’entrer en relation ; il existe aussi les misères morales, dues aux péchés, qui font que certaines personnes sont enlisées dans des situations qui semblent inextricables.

Et puis nous rencontrons les misères du corps, tous ces malades qui n’en peuvent plus, tous ces blessés de la vie que nous essayons de consoler et de soulager, notamment par le sacrement des malades.
Seigneur Jésus-Christ, combien notre humanité souffre !

Mais tu as présenté, « avec un grand cri et dans les larmes » la clameur de ces souffrances, et tu continues de les présenter à Dieu notre Père qui veille.

Dans la foi, nous savons que ces souffrances ne sont pas vaines, mais que, si elles sont offertes dans un acte ultime d’amour, elles recèlent une mystérieuse fécondité. […]

Le Curé d’Ars est pour moi un modèle et un guide dans mon sacerdoce. […]

Le curé d’Ars disait  :  «  Le  sacerdoce,  c’est  l’amour  du  cœur  de  Jésus  ».  

Cela signifie que le prêtre puise auprès de notre Seigneur, penché sur sa poitrine dans la prière, comme l’apôtre saint Jean, l’amour qui jaillit de son divin cœur, pour ensuite le transmettre aux hommes par la grâce des sacrements.

[…] Je voudrais dire à tous ces jeunes qu’il est beau de vivre et d’accueillir la vie comme un don de Dieu !

Il est beau de vouloir bâtir sa vie sur le roc de la foi ! Je voudrais vous encourager à vous engager, à désirer fonder une famille authentiquement chrétienne où la foi est au centre, à oser répondre à l’appel du Seigneur à tout quitter pour le suivre dans le sacerdoce ou la vie consacrée, sans crainte.

Seul le Christ est capable de combler les plus hautes aspirations de nos cœurs !
[…]

Lorsque j’ai appris que j’étais atteint d’un cancer, en mars 2022, cela ne m’a pas vraiment surpris.

J’avais l’intuition que quelque chose de grave se produirait et que je mourrai jeune.

Mystère de la souffrance… J’ai eu la confirmation qu’il n’y avait pas de guérison possible pour mon cancer. […]

Je vis un chemin de croix quotidien.

Notre Seigneur désire certainement me purifier, m’unir à ses souffrances.

Je ne comprends pas encore bien pourquoi je dois vivre tout cela.

Je crie souvent vers le Seigneur, je pleure aussi, parfois.

L’épreuve est lourde.

Je ne me rebelle pas contre Dieu, mais j’ose crier, comme les psalmistes.

Le cri de l’âme qui souffre est aussi une prière.

Notre Seigneur Jésus a crié vers son Père, au moment de mourir : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Il prend sur lui les cris de souffrance de tous les hommes qui traversent les ténèbres, il les dépose auprès de son Père.

Je sais dans la foi que mes prières douloureuses sont reçues par le Seigneur, qu’elles sont écoutées, et que le Seigneur répond comme il a répondu à son divin Fils sur la Croix.

Réponse mystérieuse, que l’on aimerait plus claire, plus évidente. Mais réponse réelle, car le Seigneur console.

Je garde gravée au plus profond de moi cette parole du Christ qui est la source d’une immense espérance : « Voici que je suis avec tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».

Oui, le Seigneur est avec moi, il est là, il veille, il me soutient.
[…]

La prière est le secret d’une vie chrétienne féconde.

Sans la prière, un chrétien ne peut pas tenir, car il ne peut affronter les puissances des ténèbres.

Nous ne luttons pas contre de petits adversaires insignifiants, mais contre le démon, le prince des ténèbres, le père du mensonge.

Comme nous y exhorte saint Paul : « Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable.

Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes.

Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. » (Ep 6, 11-13).

Pour résister et tenir bon, nous avons besoin de la puissance de la prière.

C’est elle, la force qui en secret, transforme le monde.

Si les chrétiens abandonnent la prière, en se laissant séduire par le règne de l’efficacité et de la rentabilité, alors la porte s’ouvre « sur la nuit spirituelle et la barbarie scientifique ».

Le Père Caffarel prophétise ainsi : « Ou bien le christianisme fera la conquête du monde en priant, ou bien il périra. Il y a là une question de vie ou de mort pour le christianisme » (cf. Présence à Dieu, Cent lettres sur la prière).

Et saint Jean de la Croix d’affirmer : « Sans l’oraison, tout se réduit à frapper des coups de marteau pour ne produire à peu près rien, ou même absolument rien, et parfois plus de mal que de bien » (Saint Jean de la Croix, le Cantique spirituel, B, strophe 29,3.).

Et le curé d’Ars : « Vous avez un petit cœur, mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. »[…]

Et je m’émerveille aussi devant la présence de Marie dans ma vie.
[…]

Dans ma vie de prêtre, Marie tient une place privilégiée, car c’est elle qui nous a donné le Sauveur, et telle est la mission du prêtre : donner le Seigneur aux hommes.

Sans la sainte Vierge, sans un lien particulier et affectueux avec elle, sans une prière constante adressée à notre bonne Mère du Ciel, un prêtre ne pourra pas accomplir pleinement son ministère.

Je voudrais citer ici le Cardinal Journet dont je fais miennes ses paroles : « La Vierge Marie est restée, et restera toujours, une joie dans notre vie de prêtre. Les fêtes de la Vierge, ainsi chaque samedi, sont comme un peu de soleil et un printemps dans nos cœurs. Lorsqu’on demeure près d’elle, la peur n’existe plus. Les menaces de la misère et de la médiocrité qui nous enveloppent cessent de nous accabler. Avec elle, nous sommes de l’autre côté parce que nous sommes devenus ses enfants » (Card. Charles Journet, Entretiens sur Marie, p. 37.).
[…]
À la grotte de Massabielle, où je me suis rendu tant et tant de fois, j’ai demandé à Notre Dame de Lourdes de m’aider à vouloir ce que Dieu veut pour moi.

Cette grotte est pour moi un refuge, un lieu saint, un rocher sur lequel s’appuyer pour reprendre des forces.

La source d’eau vive qui coule au fond de la grotte est la fontaine de grâces que la sainte Vierge désire nous donner. […]

Et je fais mienne la parole du lépreux, dans l’Évangile de ce jour : « Si tu le veux, tu peux me purifier » (Mc 1, 40).

Oui Seigneur, si telle est ta sainte volonté, tu peux guérir mon corps blessé.

Mais que ta volonté soit faite ! Je confie à Marie cette humble prière.
[…]

Comme j’aimerais, au soir de ma vie, m’écrier comme saint Paul : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » (2 Tm 4, 7).

 

Quel est le bon combat à mener en ce monde ? […]

Le bon combat est celui de la foi : garder la foi et transmettre la foi, dans la fidélité à la tradition de l’Église.

Ma foi, aujourd’hui, est celle des patriarches, des prophètes, des apôtres, des saints et des saintes qui nous précèdent et qui nous ont transmis ce trésor de la foi au vrai Dieu.

Au long des siècles de l’histoire de l’Église, que de sang versé, de souffrances subies, de persécutions violentes pour protéger et transmettre la foi !

Le bon combat, c’est celui qui consiste à rester fidèle aux promesses de son baptême, à lutter pour demeurer uni au Seigneur Jésus, à vivre en chrétien, à garder ses convictions.

C’est un combat de chaque jour, car le démon ne cesse de tenter de nous détourner de Dieu.

Le bon combat, c’est celui de la fidélité au Christ, fidélité qui se gagne chaque jour à travers les devoirs de la vie chrétienne : la prière quotidienne, la messe dominicale, la confession régulière, la lutte contre tel ou tel péché qui revient sans cesse.

Il y a des chrétiens héroïques qui se battent chaque jour pour terrasser un péché qui empoisonne leur vie.

Ces combats de l’ombre, dans les secrets de la vie, sont autant de petites victoires remportées contre le Prince des ténèbres.

Dans ma vie de prêtre, je mène ce combat avec ardeur, car je porte sur mes épaules la charge des âmes qui me sont confiées.

Comment pourrais-je remplir ma mission sans une réelle vie intérieure, sans être uni au Christ par la prière et les sacrements ?

Où puiser la force nécessaire pour sanctifier le peuple chrétien si ce n’est en Dieu lui- même ?

Je me rends compte combien il est vital pour un prêtre de donner du temps au Seigneur, de lui consacrer un temps précieux, pour être avec Lui, pour l’aimer, pour l’adorer.

Un prêtre doit d’abord être proche du Seigneur pour pouvoir donner Dieu aux hommes.

La fécondité d’un apostolat ne tient qu’à la puissance de la prière qui le porte.

J’ai lutté contre la tentation de l’activisme qui nous fait croire que le temps de la prière est inutile, ou bien impossible dans tel contexte.

Celui qui prie ne perd pas son temps, celui qui prie n’est jamais seul. Combien de fois ai-je éprouvé dans ma vie de prêtre la force de la prière !

C’est la prière qui, de manière invisible, me donne la capacité de prêcher, d’enseigner, d’assumer une mission délicate, et surtout de m’effacer pour laisser toute la place au Christ.

Sans la prière et l’union intérieure au Christ, notre vie tombe en ruine.

Le bon combat, c’est celui de chaque instant pour bien accomplir son devoir d’état et porter le poids du jour sans récriminer contre Dieu.

Les tâches de la vie quotidienne, humbles et souvent cachées, relèvent de ce combat qui nous aide à demeurer uni au Christ.

Le bon combat, c’est celui qui consiste à suivre le Christ, pas à pas. « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Lc 9, 23).

Telle est la condition de celui qui veut être disciple du Christ, en un mot, de celui qui veut être vraiment chrétien.

Le chemin du Christ passe par la Croix, et c’est pourquoi le chemin de tout chrétien passe aussi par la croix.

On ne choisit pas ses croix, on ne choisit pas ses souffrances. Elles se présentent à nous, sans que nous les ayons demandées.

Il existe les petites croix de chaque jour, faites de renoncements, d’humiliations, d’efforts. Le devoir d’état.
[…]
Je sens bien que mon corps s’affaiblit, et que le cancer gagne du terrain.

« Mais l’on ne se bat pas dans l’espoir du succès, non, non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! » (Cyrano de Bergerac).

La médecine semble baisser les armes, les chimios ne sont pas assez efficaces.

Demeure toujours le combat de l’âme, pour tenir, avancer, garder l’espérance, s’abandonner au Seigneur, se confier à la sainte Vierge, prier sans relâche, encourager ses proches, garder la joie du cœur, et se préparer à la mort. Je veux mener ce dernier combat avec le courage et la force de la foi.
[…]

Saint José Maria disait : « La joie chrétienne a ses racines en forme de croix ».

Au soir de ma vie, malgré toutes ces souffrances, je garde une joie profonde, la joie de savoir que le Seigneur est avec moi, la joie de savoir que le Seigneur m’attend au Ciel.

Si parfois la tristesse apparait, je demande au Seigneur de la changer en joie.

La mort d’un être cher provoque des pleurs, des larmes, des douleurs. Le Christ aussi a pleuré devant la mort de son ami Lazare.

Mais que cette douleur du cœur, aussi intense soit-elle, n’éteigne pas la flamme de la foi et de l’espérance. « Quelle joie quand on m’a dit, nous irons à la maison du Seigneur ; maintenant notre marche prend fin, devant tes portes Jérusalem ».

Oui, ma marche prend fin, dans la joie de paraitre bientôt devant le Seigneur. C’est avec la sainte Vierge que je veux franchir cette porte au dernier instant de ma vie, elle qui est la porte du Ciel.
« Serviteur de votre joie », je vous bénis de tout cœur.


Abbé Cyril Gordien +

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