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19 octobre 2005 3 19 /10 /octobre /2005 23:00

Saint Silouane
1866 - 1938

Le bienheureux Starets (Saint Silouane) écrit : « Le moine est un homme qui prie pour le monde entier... Le Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, donne au moine l'amour du Saint-Esprit, et cet amour remplit le coeur du moine de douleur pour les hommes, parce qu'ils ne sont pas tous sur la voie du salut. Le Seigneur lui-même fut à tel point affligé pour son peuple, qu'il se livra à la mort de la Croix. La Mère de Dieu porta dans son coeur cette même compassion pour les hommes... Le Seigneur a donné le même Saint-Esprit aux Apôtres, à nos saints Pères et aux pasteurs de l'Eglise. C'est en cela que consiste notre service pour le monde. C'est pourquoi ni les pasteurs de l'Eglise, ni les moines ne doivent s'occuper des affaires de ce monde, mais ils doivent suivre l'exemple de la Mère de Dieu qui, au Temple, dans le Saint des Saints, étudiait jour et nuit la loi du Seigneur et demeurait dans la prière pour le peuple » (cf. chap. des Moines, p. 370).

La prière pour le monde entier, pour l'Adam total, détourne dans bien des cas le moine d'un service déterminé des hommes. On pourra se demander : une telle abstention d'un service déterminé n'est-elle pas le refus d'une aide concrète au nom d'une abstraction ? Certainement pas, car l'Adam total n'est pas une abstraction, mais bien la plus concrète plénitude de l'être humain.

L'unité ontologique de l'humanité totale est telle que toute personne qui surmonte en elle-même le mal, inflige une si grande défaite au mal cosmique, que les conséquences de cette victoire se répercutent d'une manière bénéfique sur les destinées du monde entier. D'autre part, la nature du mal cosmique est telle que, vaincu dans certaines hypostases humaines (personnes), il essuie une défaite dont la porté et l'ampleur sont absolument disproportionnées au nombre de ces personnes. Un seul saint est un fait extrêmement précieux pour l'humanité tout entière. Par le seul fait de leur existence, même inconnue du monde mais connue de Dieu, les saints font descendre sur la terre, sur toute l'humanité, une grande bénédiction de Dieu. Le Starets écrit

« C'est grâce à de tels hommes, je pense, que le Seigneur garde le monde, car ils sont précieux aux yeux de Dieu ; Dieu, en effet, écoute toujours ses serviteurs humbles et, nous tous, nous vivons en paix grâce à leurs prières » (cf. chap. XIX, p. 436).

« Le monde subsiste grâce à la prière, mais quand la prière faiblira, alors le monde périra »... « Tu diras, peut-être, qu'il n'y a plus maintenant de ces moines qui prient pour le monde entier ; mais, moi, je te dirai que lorsqu'il n'y aura plus sur terre de tels hommes de prière, alors ce sera la fin du monde, de grandes calamités s'abattront sur lui ; et il y en a déjà maintenant » (chap. XIV, p. 371).

Archimandrite Sophrony
Starets Silouane
Editions Présence

http://seraphim.chez.tiscali.fr/silouane.htm

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18 octobre 2005 2 18 /10 /octobre /2005 23:00

Etant en oraison, je me trouvai en un instant, sans savoir de quelle manière, transportée dans l'Enfer. Je compris que Dieu voulait me faire voir la place que les démons m'y avaient préparée, et que j'avais méritée par mes péchés. Cela dura très peu, mais quand je vivrais encore de longues années, il me serait impossible d'en perdre le souvenir.

Je demeurai épouvantée, et quoique six ans à peu près se soient écoulés depuis cette vision, je suis en cet instant saisie d'un tel effroi en l'écrivant, que mon sang se glace dans mes veines. Au milieu des épreuves et des douleurs, j'évoque ce souvenir, et dès lors tout ce qu'on peut endurer ici-bas ne me semble plus rien, je trouve même que nous nous plaignons sans sujet.

Je le répète, cette vision est à mes yeux, une des plus grandes grâces que Dieu m'ait faite, elle a contribué admirablement à m'enlever la crainte des tribulations et des contradictions de cette vie, elle m'a donné du courage pour les souffrir, enfin, elle a mis dans mon coeur la plus vive reconnaissance envers Dieu qui m'a délivrée, comme j'ai maintenant sujet de le croire, de maux si terribles dont la durée doit être éternelle.

Je m'arrête souvent à cette pensée ; nous sommes naturellement touchés de compassion quand nous voyons souffrir une personne qui nous est chère, et nous ne pouvons nous empêcher de ressentir vivement sa douleur quand elle est grande. Qui pourrait donc soutenir la vue d'une âme en proie pour une éternité à un tourment qui surpasse tous les tourments ? Quel coeur n'en serait déchiré ? Emus d'une commisération si grande pour des souffrances qui finiront avec la vie, que devons-nous sentir pour des douleurs sans terme ? Et pouvons-nous prendre un moment de repos, en voyant la perte éternelle de tant d'âmes que le démon entraîne chaque jour avec lui dans l'Enfer ?

Sainte Thérèse d'Avila

 

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17 octobre 2005 1 17 /10 /octobre /2005 23:00

Je suis à vous

de sainte Thérèse d'Avila

Je suis vôtre, puisque vous m'avez créée,

Vôtre, puisque vous m'avez rachetée,

Vôtre, puisque vous m'avez supportée,

Vôtre, puisque vous m'avez appelée,

Vôtre, puisque vous m'avez attendue,

Vôtre, puisque je ne me suis pas perdue,

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Qu'ordonnez-vous donc, bon Seigneur,

Que fasse un si vil serviteur?

Quelle fonction avez-vous donné

À cet esclave pécheur?

Vous me voyez ici, mon doux Amour,

Amour doux, vous me voyez ici

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Vous voyez ici mon coeur,

Je dépose sur la paume de votre main

Mon corps, ma vie et mon âme,

Mes entrailles et mes affections;

Doux époux, ma rédemption

Puisque je me suis offerte à vous

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Donnez-moi la mort, donnez-moi la vie :

Donnez-moi santé ou maladie,

Honneur ou déshonneur donnez-moi

Donnez-moi la guerre, ou une paix accrue

La faiblesse, ou la force accomplie,

Puisque à tout je dis oui.

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Donnez moi la richesse ou la pauvreté,

Donnez consolation ou désolation,

Donnez-moi allégresse ou tristesse,

Donnez-moi l'enfer, ou donnez-moi le ciel.

Douce vie, soleil sans voile,

Puisque je me suis rendue à merci,

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Si vous le voulez donnez-moi l'oraison,

Sinon, donnez moi la sécheresse,

L'abondance et la dévotion,

Sinon, la stérilité.

Souveraine majesté,

Je ne trouve la paix qu'ici

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Si vous voulez mon repos,

Je veux, par amour, me reposer,

Si vous m'ordonnez de travailler,

Je veux mourir en travaillant

Dites-moi où, comment et quand?

Dites, doux amour, dites

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Ste Thérèse d'Avila
Oeuvres complètes, trad. Marcelle Auclair,
Desclée de Brouwer, 1964, pp.1071 et 1073

http://jesuscr.free.fr/sainte_therese.htm
http://missel.free.fr/Sanctoral/10/15.php

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