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15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 20:37
Soeur Dulce, mère des pauvres brésilienne

Brésil 1914 – 1992

SŒUR DULCE, LE « BON ANGE DE BAHIA »

Née à Salvador de Bahia d’un père dentiste, Maria Rita de Souza Brito Lopes Pontes, connue sous le nom d’Irma Dulce, connaît une enfance heureuse.

Dès treize ans, l’adolescente se met au service des nécessiteux et manifeste son désir de devenir religieuse.

À force de prières et de travail, elle parvient à créer un réseau de solidarité exceptionnel, faisant d’elle un symbole de la charité.

La vie spirituelle de celle que l’on surnomme le « bon ange de Bahia », incroyable tant par sa densité que par la variété des grâces dont Dieu la gratifie, émerveille ses contemporains dans le monde entier.

Sœur Dulce rend l’âme le 13 mars 1992, à l’âge de soixante-dix-sept ans ; ses obsèques sont publiques et une procession de six kilomètres rassemble des milliers de personnes.

Son procès de canonisation, démarré en janvier 2000, est l’un des plus courts de l’histoire contemporaine : il est achevé seulementvingt-sept ans après sa mort.

Maria Rita Lopes Pontes vient au monde le 26 mai 1914 dans une famille de cinq enfants de Salvador de Bahia, au Brésil.

Son père, dentiste de son état, est un croyant engagé dans les œuvres caritatives.

Il exercera une influence remarquable sur sa fille. Rita perd sa mère lorsqu’elle a six ans.

C’est une enfant heureuse, au caractère volontaire, intelligente et attentive à tout et à tous.

Elle aime accompagner son père à la messe et prie dans sa chambre dès qu’elle le peut.

La douceur du foyer, la bienveillance de son père et l’accueil que lui réservent ses maîtres à l’école font que Rita grandit sans encombre. Cet équilibre psychologique lui permettra incontestablement de penser et de réaliser un travail caritatif hors du commun.

En 1927, l’adolescente qu’elle est devenue, à l’heure où beaucoup veulent poursuivre une scolarité normale, songe à devenir religieuse pour servir Jésus dans la personne des pauvres.

C’est de cette époque que date sa première initiative en faveur des démunis : accompagnant son père qui apporte son aide dans les quartiers défavorisés, elle a l’idée d’ouvrir la cuisine familiale aux plus désespérés.

Pendant deux ans, hommes, femmes, enfants venus des favelas s’y retrouvent à ses côtés.

Son quinzième anniversaire vient d’être célébré. Elle sent en elle que Dieu l’appelle à autre chose, quelque chose de plus grand.

Elle commence à manifester son désir de devenir religieuse.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’accompagne dès lors et ne la quittera plus jamais.

Avec l’accord paternel (elle est encore mineure), elle frappe à la porte du couvent de Desterro, mais elle n’est pas admise en raison de son jeune âge.

Ce n’est que partie remise.

Si le Seigneur en veut ainsi, il en sera ainsi.

Elle poursuit ses études avec brio et obtient des diplômes qui lui permettent de devenir institutrice.

Elle a mené de front son cursus scolaire, ses activités de charité et une vie de prière d’une rare densité.

Cette fois, elle est majeure et son projet a mûri. Elle demande son admission parmi les Sœurs missionnaires de l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu, congrégation apostolique fondée quelques années plus tôt au Brésil.

C’est gagné : elle entre au noviciat et prend, pour l’éternité, le nom de sœur Dulce (15 août 1934).

Entrée au couvent le 8 février 1933, elle fonde seulement trois ans plus tard le premier mouvement ouvrier de Salvador de Bahia, avec l’assentiment de ses supérieures et des autorités épiscopales : l’Union ouvrière de Saint-François, organisme prototype en quelque sorte, qui lui servira de modèle au fil des années pour étendre la charité à l’infini.

C’est une petite structure d’inspiration franciscaine qui aide les travailleurs les plus humbles sur le plan matériel, mais aussi à favoriser foi, prière et conversions parmi eux.

L’année suivante, elle fonde avec son confesseur, le père Hildebrando Kruthaup, un cercle ouvrier qui rassemble déjà plusieurs dizaines de nécessiteux, SDF, adolescents déscolarisés et femmes sans ressources.

En 1939, le collège Saint-Antoine ouvre ses portes dans un quartier désargenté de Bahia. Des religieuses viennent y faire la classe à des enfants sans le sou. Sœur Dulce ne possède rien elle-même, mais le matériel scolaire est offert de façon providentielle.

Parallèlement, la sainte continue de recueillir un nombre croissant d’indigents.

L’année 1949 marque la date du célèbre épisode du « poulailler » : avec l’autorisation de sa congrégation, elle regroupe une soixantaine de malades dans un ancien poulailler qui jouxte une communauté religieuse dans la ville.

C’est le point de départ de ce qui va devenir le plus grand hôpital de Bahia (aujourd’hui 40 000 mètres carrés de superficie !).

C’est réellement sans moyens humains et matériels qu’un projet d’une telle envergure a été mené : sans argent, sans réseau, sœur Dulce met sur pied en quelques années une structure hospitalière qui, aujourd’hui, coûterait des centaines de millions d’euros.

C’est avec une foi indestructible qu’elle réussit à convaincre médecins, infirmières, personnel administratif, éducateurs, à la rejoindre.

Devant elle, tous les obstacles semblent fondre comme neige au soleil.

Dans les années 60, c’est la consécration.

Bien qu’elle vive la pauvreté évangélique à un degré héroïque, pouvoirs publics et prélats catholiques l’honorent régulièrement. En 1979, elle rencontre Mère Teresa.

Les deux saintes échangent sous les regards émus des religieuses brésiliennes et de témoins venus de tout le continent.

Par deux fois, elle rencontre Jean-Paul II.

La seconde fois (le 20 octobre 1991), le pape bouscule son emploi du temps pour pouvoir demeurer plus longtemps à ses côtés.

Sœur Dulce, dont le corps est demeuré vierge de toute décomposition dix-huit ans après la mort, a été béatifiée le 22 mai 2011, puis le pape François a proclamé sa sainteté le 13 octobre 2019.

Patrick Sbalchiero

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5 février 2024 1 05 /02 /février /2024 20:30
Sainte Jeanne de France

Le règne de Louis XI ne se comprend tout à fait qu’aux lumières du bûcher de Jeanne d’Arc.

C’est l’oeuvre spirituelle de Sainte Jeanne d’Arc qui a permis l’oeuvre temporelle de Louis XI.

Si ce roi calculateur, rusé, quelque peu superstitieux, ne fut point un saint, sa fille Jeanne le sanctifia.

Douloureuse, humiliée, offerte, canonisée par Pie XII, elle est la sainte de la Maison de Valois, la quatrième des dynasties qui se sont succédées sur le trône de France.

Trente-trois ans après la mort de Sainte Jeanne d’Arc, une autre sainte, une autre Jeanne, Jeanne de France et de Valois, vient au jour (1464).

Qui la connaît? Elle n’est pas au catalogue des grandes dames de l’histoire dont les médias se plaisent à nous offrir le programme de la vies et des exploits.

Elle ne figure pas non plus au catalogue populaire des saintes auxquels les Français pensent spontanément.

Bien que fille, sœur et femme de roi, aucune enfant ne sera plus asservie, aucune épouse plus méprisée que Jeanne : pas une féminité ne sera plus dédaignée, pas une reine ne sera plus humiliée.

Elle est pourtant de celles dont le coeur souverain a porté non seulement les siens mais la vocation de son pays.

Ce qui lui est refusé en premier, c’est sa naissance.

Louis XI, son père, qui a déjà une fille aînée, Anne, attend un héritier mâle. Il le veut.

Et pour l’obtenir il promet à Notre-Dame de Cléry une statue en argent du poids du nouveau né.

Aussi, lorsque la reine Charlotte de Savoie met au monde une fille, prénommée Jeanne, le roi révolté n’accorde pas une attention à l’enfant.

Dépité par cette cadette, il lui préfèrera toujours la compagnie de ses grands oiseaux et de ses lévriers.

Privée de la tendresse naturelle de son père, Jeanne a cependant une mère aimante et attentionnée.

L’éducation chrétienne qu’elle reçoit de la pieuse reine Charlotte est d’autant plus décisive pour l’enfant que, dès ses première années, Jeanne révèle une véritable profondeur spirituelle.

Louis XI veut la détourner de sa vocation religieuse.

Elle n’a pas cinq ans lorsque Louis XI s’en aperçoit : alors il la sépare de sa mère pour briser dans l’œuf toute velléité de vocation religieuse.

Le roi n’a rien contre la vie consacrée en tant que telle, mais à ses yeux une fille de France ne s’appartient pas : son devoir est de servir de la seule façon possible pour une femme, c’est-à-dire faire un mariage intelligent qui garantisse le « pré-carré » du Royaume.

L’enfant est alors confiée à de lointains parents, François de Beaujeu et Anne de Culan, seigneurs de Lignières, en Berry. Elle restera auprès d’eux jusqu’à son mariage.

La privation d’un amour filial naturel est le premier abandon demandé à l’enfant.

Eglise de Lignières : statue de Sainte Jeanne dans l’oratoire depuis lequel elle assistait aux offices.

A l’âge de se révolter déjà ou de se replier, Jeanne accepte et continue à chérir son père qui l’ignore.

Anne de Culan a reçu ordre de détourner la fillette d’une dévotion « exagérée » mais la piété et l’amour de la petite Jeanne sont tels que la châtelaine de Lignières, désarmée, conçoit peu à peu un véritable amour de mère pour sa protégée et la laisse libre dans son élan spirituel.

Et c’est dans l’oratoire de Lignières que, dans sa sixième année, Jeanne reçoit de la Vierge elle-même, la promesse qu’elle lui sera un jour consacrée.

C’est aussi lors des première années passées chez Anne de Culan que l’on découvre le mal qui déforme de plus en plus le corps de la princesse : une déviation de la colonne vertébrale, passée d’abord inaperçue.

Aujourd’hui, prise à temps, la malformation est remédiable. A l’époque de Jeanne, elle rend difforme pour la vie.

Madame de Culan a beau réaliser des prouesses de couture pour voiler le petit corps contrefait et tenter de le rendre plus avenant, la jeune fille doit renoncer aussi au simple fait d’avoir une silhouette féminine.

Un mariage d’Etat, forcé et malheureux, avec le duc Louis d’Orléans.

Elle est cependant encore enfant lorsque son père décide de la marier au jeune duc Louis d’Orléans, fils de Charles d’Orléans, chef de l’une des plus puissantes familles du Royaume.

Le roi de France connaît-il exactement l’état physique de sa fille à ce moment-là?

Il l’a très peu vue, et l’on peut penser qu’il n’en a pas mesuré la gravité.

Car l’acharnement du roi à organiser ce mariage contre les voeux de tous, va jusqu’aux menaces envers la mère de Louis, qui tente de s’interposer, et envers le très jeune homme qui, à la veille de la cérémonie, affirme encore à ceux qui l’entourent : « J’aimerais mieux épouser une simple damoiselle de Beauce ».

En octobre 1473, le contrat de mariage est donc enregistré officiellement. Jeanne a neuf ans, Louis d’Orléans en a douze.

Quant au mariage à proprement parler (c’est-à-dire le sacrement), il est célébré trois ans plus tard, le 8 septembre 1476 – après une dispense de Rome, car les époux sont cousins – dans la plus stricte intimité : ni Louis XI, ni la mère du jeune duc, qui marie sa fille le même jour, n’assistent à la cérémonie que l’on expédie au plus vite.

Pour Jeanne cet acte représente le contraire de ses aspirations et le renoncement spirituel le plus intime : celui de sa vocation.

Cependant, dans ce couple forcé, s’il y a eu un « oui » entier, responsable, c’est le sien.

Car Jeanne est docile au Seigneur, et pour Lui, elle respecte une volonté paternelle qu’elle n’a jamais cessé d’estimer et d’aimer : en digne fille de France, elle obéit à son devoir d’état.

L’on a dit plus tard que ce mariage forcé n’en était pas un. Il reste que pour Jeanne de Valois, il a été l’acte d’une volonté qui consent, et d’une obéissance aimante.

On imagine sans peine ce qu’a pu être le calvaire d’une vie conjugale en de telles circonstances : Louis est jeune, beau, léger et encore bien loin de posséder la maturité affective nécessaire pour ne pas éprouver d’aversion envers celle dont on lui impose l’amour.

Non seulement il n’acceptera jamais de partager la couche conjugale, mais ostensiblement, il marque son dédain et sa répulsion physique pour la laideur de son épouse.

Une laideur de corps essentiellement car de visage il semble que Jeanne ait eu un certain charme : « Un visage ovale, le nez net et développé, la bouche assez grande garnie de lèvres épaisses et un peu proéminentes, enfin un ensemble de traits qui, en dépit d’une assez forte irrégularité, rappelaient beaucoup la figure de Louis XI et respiraient un certain air d’intelligence et de force ».

Autour de Jeanne, on s’apitoie, on lui conseille de faire le premier pas ; la réponse n’est ni révoltée, ni aigrie mais humble : « Je n’oserai parler à lui car, vous et chacun, voit bien qu’il ne fait compte de moi ».

Trompée puis répudiée, sa fidélité et son dévouement demeurent intacts envers son époux.

Louis l’ignore et la trompe.

Elle n’en sera pas moins l’infirmière constante et fidèle au chevet du duc, lors de longues semaines de maladie.

Elle ira même jusqu’à implorer grâce pour lui, à genoux devant le roi Charles VIII, son frère.

En effet, à la mort de Louis XI, le fils qu’il a eu enfin, est devenu roi sous le nom de Charles VIII.

Or Louis d’Orléans a appuyé la révolte des Bretons contre la couronne de France ; il a été arrêté et emprisonné.

Après plusieurs démarches humiliantes auprès de son frère, Jeanne obtiendra du roi la libération de son mari.

Celui-ci ne lui en garde pas une reconnaissance particulière. Cependant un tel dévouement l’impressionne.

Quelques années plus tard, il avouera au cardinal d’Amboise, alors son conseiller : « Ce qui me met au désespoir c’est que je n’ai point de raison ; je me hais moi-même de haïr une personne qui m’a toujours constamment aimé et qui a fait pour moi des choses qui auraient touché tout autre coeur que le mien… »

Jeanne a donné tout l’amour dont elle est capable à un homme qui n’a pas su l’aimer parce qu’elle est difforme.

Elle l’accepte : non pas à la manière d’un Cyrano qui – quelle que soit l’admiration que provoque le personnage – agit pour son « panache » propre et finalement pour lui-même ; mais elle accepte son état, pour l’amour du Seigneur et de cet homme auquel le sacrement l’a unie.

L’humiliation des humiliations.

Après la mort sans postérité mâle de Charles VIII, Louis d’Orléans devient Louis XII.

En montant sur le trône, une dernière étape, un ultime abandon est demandé à celle qui est devenue reine de France.

En effet Louis XII engage aussitôt les démarches afin d’obtenir la déclaration de nullité de son mariage.

Après plusieurs mois d’attente, la réponse de Rome arrive enfin, favorable à Louis.

Déchue de sa condition d’épouse et de reine, la fille de Louis XI se voit alors préférer Anne de Bretagne que Louis XII épouse dans les jours qui suivent la sentence romaine.

Jeanne est envoyée en Berry dont on lui donne le titre et la charge de duchesse.

La déclaration de nullité l’a atteinte de plein fouet tant elle lui est inattendue : pendant vingt-six années Jeanne s’est crue liée par le mariage et s’est spirituellement donnée tout entière à une vocation d’épouse.

Mais dans la vie de cette femme au coeur de souveraine, la foi est plus forte que les évènements les plus contraires.

Cette dernière humiliation marque en même temps sa libération pour l’accomplissement de la promesse qui lui a été faite jadis alors qu’elle n’était qu’une enfant.

Dieu est fidèle!

Fondatrice de l’Ordre de l’Annonciade.

Si elle a accepté pendant près de trente ans un mariage qui n’a jamais été consommé, un devoir d’état porté avec générosité et abnégation pour lequel elle ne reçoit pas la moindre reconnaissance, à Bourges, elle va réaliser son aspiration à la vie consacrée.

Deux années seulement s’écoulent entre l’arrivée de la duchesse en Berry et sa fondation de la congrégation de l’Annonciade.

Une congrégation dont le caractère spécifique est de servir le Christ par l’imitation des vertus de Marie, selon le vœu de la Vierge elle-même : « Fais mettre en une règle ce que tu trouverais écrit de moi dans l’Evangile ».

Et Jeanne dégagera ainsi de l’Ecriture les dix vertus principales de la Mère du Christ, « prudence, pureté, humilité, vérité, louange, obéissance, pauvreté, patience, piété et lance de compassion », qui deviennent les colonnes du règlement spirituel de l’Ordre, et qui sont symbolisées par les dix noeuds de la cordelière dont les moniales ceignent leur tunique : « Que ceux qui les voient, dit de ses filles cette mère spirituelle de trente-neuf ans, voient Marie vivant encore dans ce monde ».

Gisant de Jeanne.dans le couvent des Annonciades à Bourges

Quelques dix-huit mois après avoir prononcé ses voeux, elle tombe malade d’épuisement et elle s’éteint doucement le 4 février 1505, au château de Bourges, à l’âge de quarante et un ans, après avoir dit adieu à ses sœurs et fait murer la porte qui la reliait sur terre au couvent.

Cinquante-six ans plus tard, lorsque les huguenots violent sa tombe pour brûler son corps, on s’aperçoit qu’il n’a subi aucune décomposition.

Il n’en est pas moins réduit en cendres, jetées ensuite à tout vent comme une semence, comme l’avaient été celles de la bergère de Domrémy, jetées à la Seine un siècle plus tôt.

Sainte Jeanne de France

L’Enfant Jésus remet à Sainte Jeanne de France l’anneau de ses noces mystiques.

Le monde a refusé Jeanne depuis sa naissance et jusqu’après sa mort, mais nulle force au monde n’est assez puissante pour juguler la fécondité des enfants de Dieu, car alors, dit saint Paul, « ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi… », et qui pourra Lui résister?

La fécondité de Jeanne, c’est d’abord la conversion de Louis XII.

Venu se recueillir sur son tombeau quelques jours après la mort de celle-ci, il y verse les larmes d’un vrai repentir et y puise cette force morale qui l’animera désormais et le fera surnommer bientôt le « père du peuple ».

   Quant à l’Annonciade, elle aura jusqu’à cinquante fondations… que, bien évidemment, la révolution exterminera en quasi-totalité.

Aujourd’hui pourtant, plusieurs couvents ont retrouvé vie, en Belgique et en France.

Mais quels qu’aient été les ravages historiques subis par l’Ordre, l’Annonciade – dans une époque particulièrement troublée qui allait bientôt voir la contagion du protestantisme et de ses refus – n’en a pas moins préparé l’oeuvre et le rayonnement de la spiritualité de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, qui donnera aux chrétiens, deux siècles plus tard, le secret de la vraie dévotion envers Marie…

Epouse de tout ce qui l’a enchaînée, Jeanne de France a eu la vocation de Marie au pied de la Croix : la vocation de celle qui a donné tout ce qu’on lui a pris… et on lui a tout pris.

Béatifiée en 1774, elle sera canonisée par Pie XII le 8 mai 1950.

Elle est, avec Clotilde, Radegonde et Bathilde, Richarde d’Andlau et Hildegarde de Vintzgau, l’une des six reines des Francs ou de France a avoir été élevée sur les autels.

« Ô Marie, Vierge et Mère de Jésus,
donnez-moi de penser, de dire et de faire
ce qui plaît le plus à Dieu et à Vous-même!
»

(invocation familière de Sainte Jeanne de France)

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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 20:30
Le saint et Misha, l'ours

En janvier (le 2 janvier - 15 janvier ), l'Église orthodoxe célèbre saint Séraphin de Sarov, qui vécu au XVIIIe siècle.

Ayant vécu de nombreuses années en ermite dans la forêt, son amitié avec les animaux de la région était souvent une source d'émerveillement pour les visiteurs et les moines.

Un témoin oculaire raconte que des lapins, des renards, des lynx, des ours et même des loups se rassemblaient à l'entrée de sa cabane à minuit pour attendre qu'il termine ses prières, après quoi il sortait et distribuait du pain à chacun d'entre eux.

Il était également connu pour son amitié avec un énorme ours nommé Misha.

Un jour, l'abbesse Alexandra et une religieuse du nom d'Anna sont allées rendre visite à l'Ancien.

"Sans nous arrêter au monastère, nous sommes allées directement à l'ermitage et, en nous en approchant, nous avons vu le Père assis sur un tronc d'arbre.

Soudain, un énorme ours sortit du bois sur ses pattes arrière.

"Nos mains sont devenues moites, nos yeux se sont obscurcis.

Le père dit alors : "Misha, pourquoi fais-tu peur à mes orphelins ? Tu ferais mieux de repartir et de nous apporter quelque consolation, car je n'ai rien à leur offrir.

L'ours se retourna et s'enfonça dans la forêt.

Environ deux heures s'étaient écoulées, les religieuses ayant une merveilleuse conversation avec le père Séraphin dans sa cabane, lorsque le même ours réapparut soudain, se précipita maladroitement dans la cellule et grogna.

Le père Séraphin s'approcha de lui et lui dit : "Eh bien, eh bien, Misha, montre-moi ce que tu nous as apporté".

L'ours se dressa sur ses pattes arrière et donna au père quelque chose enveloppé dans des feuilles.

Le contenu du paquet s'avéra être un rayon de miel frais.

L'Ancien prit le miel et indiqua silencieusement la porte.

La bête sembla s'incliner et l'Ancien, sortant un peu de pain de son sac, le lui donna, et l'ours s'éloigna dans la forêt".

Comme le dit Olivier Clément, il a montré que "celui qui est sanctifié vit en paix avec toute la création".

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