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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 20:30
Suicide, ce que dit l’Église catholique

« Il n’y a qu’un seul problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie », affirmait Albert Camus dans Le Mythe de Sisyphe.

Pour la grande majorité des religions du monde, la réponse est sans ambages : oui, la vie mérite d’être vécue, quoi qu’il advienne.

Dieu nous l’a donnée (ou les dieux, ou la Nature…) et il ne nous appartient pas de la rendre.

Une telle vision permet, en partie, de comprendre l’opposition des représentants des principales religions à toute évolution de la loi sur la fin de vie en France.

Ni « euthanasie active » (lorsqu’il est mis fin de manière « douce » à la vie de quelqu’un afin d’abréger ses souffrances), ni « suicide assisté » (acte de fournir un environnement et les moyens nécessaires à une personne pour qu’elle se suicide) ne saurait être toléré, la vie étant sacrée.

Le Monde

La question du suicide est explicitement abordée par le catéchisme de l’Église catholique dans la troisième partie intitulée « La vie dans le Christ ».

L’article sur le « respect de la vie humaine », qui évoque, dans l’ordre, la légitime défense, l’homicide volontaire, l’avortement et l’euthanasie traite également du suicide.

« Le suicide est gravement contraire à la justice, à l’espérance et à la charité. Il est interdit par le cinquième commandement », est-il résumé au paragraphe 2325.

Une vie donnée par Dieu
La position de l’Église catholique se fonde sur le principe que la vie est donnée par Dieu et qu’ainsi elle ne nous appartient pas.

« Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée », est-il écrit.

« Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas. »

Le suicide est fermement désapprouvé dans le catéchisme car cet acte « contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie ».

De même, il « offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés ».

La doctrine catholique considère finalement le suicide comme « contraire à l’amour du Dieu vivant ».

Le texte introduit un certain nombre de nuances. Ainsi, l’acte est jugé plus grave encore s’il est « commis dans l’intention de servir d’exemple ».

De même, il est précisé que la « coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale ».

En revanche, l’état de santé de la personne ou le contexte du suicide peuvent diminuer la responsabilité de l’auteur du geste comme « des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture ».

« L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie »
Concernant le salut de la personne qui s’est suicidée, la miséricorde prévaut.

« On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort, plaide le catéchisme.

Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance.

L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie. »

De même, aujourd’hui, l’Église catholique accepte de célébrer les obsèques d’une personne s’étant donnée la mort comme l’expliquait, interrogé par La Croix, le père Bruno Mary, qui était alors directeur du service national de pastorale liturgique et sacramentelle de la Conférence des évêques de France.

« Sans doute traîne-t-il encore dans les têtes le refus qui a été opposé à la célébration des funérailles à l’église pour des personnes qui s’étaient suicidées ou dont le choix de vie pouvait interpeller, assurait-il.

On considérait à l’époque que le suicide était un acte délibéré de défi contre Dieu, une volonté de prendre sa place, lui qui est le maître de la vie.

Aujourd’hui, nous savons bien que ce n’est généralement pas le cas, que le suicide reste surtout un très grand mystère pour les familles.

Dans des funérailles, nous confions à Dieu un défunt pour qu’il en prenne soin. Il ne s’agit pas de juger sa vie. »

La Croix : L’Église catholique accepte-t-elle d’enterrer tout le monde ?

Père Bruno Mary : Oui, l’Église catholique accepte de célébrer les obsèques de tous les défunts dès lors que leurs proches s’adressent à elle, et à condition que le défunt n’ait pas expressément exprimé un désir contraire.

Dans ce cas, nous proposons plutôt à la famille de venir à la messe dominicale suivante, au cours de laquelle nous prierons pour leur proche décédé.

Lorsque le défunt n’était pas baptisé mais n’a jamais manifesté le refus d’une célébration catholique, nous acceptons sous la forme d’une prière, sans reprendre les rites des funérailles qui sont proches de ceux du baptême (la croix, l’eau et la lumière notamment).

Là aussi, c’est une manière de respecter la situation des personnes que nous avons en face de nous.

Cela n’a pas toujours été le cas, cependant…

Père Bruno Mary : Sans doute traîne-t-il encore dans les têtes le refus qui a été opposé à la célébration des funérailles à l’église pour des personnes qui s’étaient suicidées ou dont le choix de vie pouvait interpeller.

On considérait à l’époque que le suicide était un acte délibéré de défi contre Dieu, une volonté de prendre sa place, lui qui est le maître de la vie.

Aujourd’hui, nous savons bien que ce n’est généralement pas le cas, que le suicide reste surtout un très grand mystère pour les familles.

Dans des funérailles, nous confions à Dieu un défunt pour qu’il en prenne soin.

Il ne s’agit pas de juger sa vie. Le chemin que nous avons à faire est d’apprendre à croire en la miséricorde de Dieu, une miséricorde ouverte à tous… à condition que nous y consentions, que nous acceptions cette main tendue.

C’est en cela qu’elle respecte notre liberté.

Le prêtre cité explique son refus par l’adresse de la défunte mais aussi par le fait que « l’on ne confie pas cette situation (NDLR : d’une défunte homosexuelle) à un prêtre remplaçant au débotté ». Comment un prêtre peut-il et doit-il préparer ce type de célébration ?

Père Bruno Mary : La célébration est un moment important de la pastorale du deuil mais elle n’en est qu’une des étapes.

« Faire son deuil » ne se fait pas en quelques heures, ni en quelques jours, et souvent pas même en quelques mois.

L’accueil des proches et de la famille est un moment très important, qui, lorsque l’on a le temps, peut se faire en plusieurs fois.

Dans certains cas, la famille peut demander la présence d’un prêtre lors de la mise en bière.

Puis vient la célébration, et la crémation ou l’inhumation au cimetière.

Il m’est arrivé aussi, lorsque je n’avais pas pu célébrer des obsèques, de passer quelques semaines plus tard pour visiter la famille.

Parce qu’il nous faut rentrer dans une histoire, la demande de célébration en urgence est un cas limite.

Dans certains cas particuliers, il faut être encore plus attentif et écoutant.

Je pense au cas d’une personne décédée en montagne à 40 ans, d’une jeune maman de 36 ans morte d’un cancer et laissant deux jeunes enfants…

Les prêtres comme les laïcs qui célèbrent doivent trouver les mots justes et pour cela se rencontrer pour s’accorder.

En quoi l’homosexualité est-elle « une situation délicate vis-à-vis de la foi », comme l’affirme le prêtre interrogé dans l’article ?

Et pourquoi est-il « délicat » d’enterrer « un divorcé remarié, un franc-maçon (ou) quelqu’un qui a trompé sa femme » ?

Père Bruno Mary : Je pense que les situations délicates sont celles qui nous touchent plus particulièrement dans notre humanité.

Enterrer un enfant mort d’une leucémie ne peut pas nous laisser insensibles.

Prêtres ou laïcs, nous sommes mêmes parfois sacrément secoués : comme tout le monde, nous pouvons nous interroger face à ce qui nous paraît une injustice ou nous interpelle.

Parfois, la personne décédée avait fait un choix de vie face auquel nous ne sommes pas très au clair ou avec lequel nous ne sommes pas du tout d’accord.

Nous avons bien entendu à le respecter, mais cela ne va pas de soi.

Ceci révèle notre grande difficulté à accueillir la miséricorde de Dieu, une miséricorde qui est en dehors de nos cadres et qui fait éclater tous nos repères.

Nous pouvons avoir parfois l’attitude du fils aîné dans la parabole de l’enfant prodigue de l’Évangile, celui qui n’accepte pas le geste généreux de son père.

Il est difficile, même pour un prêtre, d’accueillir en vérité l’infinie miséricorde de Dieu, c’est-à-dire en reconnaissant que nous en sommes les premiers bénéficiaires.

La réponse ne peut être que dans notre foi en l’amour infini de Dieu, celui qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Matthieu 5,45).

 

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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 20:30
Symboles celtiques : leur signification 1

En matière de symbolisme artistique, les Celtes avaient un point de vue très différent des cultures voisines telles que les Grecs et les Étrusques.

La civilisation celtique était beaucoup plus amoureuse de l'imagination que de la réalité lors de la création de leurs symboles.

Le problème avec de nombreux symboles celtiques est que nous ne pouvons pas offrir de guide définitif sur ce qu’ils signifient vraiment.

Les archéologues et les anthropologues peuvent fournir des comptes-rendus précis de la signification des symboles dans d'autres cultures en raison des traces écrites laissées.

Cependant, il n'y a pas d'écriture pour accompagner les symboles celtiques, nous devons donc fournir des suppositions éclairées basées sur ce que nous savons de la culture.

Il est important de se rappeler que dans la foi druidique, il était interdit de placer du matériel sacré par écrit.

Les Celtes ont préféré transmettre leurs croyances et leur symbolisme de génération en génération verbalement.

Cependant, nous essayons d’approfondir la signification de plusieurs symboles celtiques importants; prendre plaisir!


Spirales celtiques

D’après les spécialistes, la spirale n’est autre que le plus ancien symbole de la culture celtique !

Il semble que pratiquement tout le monde qui a un tatouage celtique opte pour le motif en spirale, mais combien de ces personnes connaissent la vraie signification derrière ce tatouage?

Les spirales font partie des plus anciennes décorations créées par l'homme et sont très présentes dans l'art et l'architecture celtes. Les experts estiment que la spirale est le symbole le plus ancien de la culture celtique et est soit représentative de l’énergie du rayonnement solaire soit éthérique.

 Les spirales celtiques trouvées sur la pierre d’entrée de Newgrange, auraient été construites autour de 3200 av. J.-C.

D'autres spécialistes suggèrent que les spirales sont des symboles de l'équilibre entre les consciences intérieure et extérieure, ou bien qu'elles sont représentatives du chemin parcouru du matérialisme et de la conscience extérieure à l'état de bonheur des lumières et de la conscience cosmique.

Les chercheurs en art suggèrent que la direction des spirales celtiques est primordiale.

S'ils sont dans le sens des aiguilles d'une montre, ils sont associés à l'harmonie sur Terre et au soleil.

S'ils tournent dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, ils se rapportent aux sorts païens qui manipulent la nature.

Selon les recherches de Kate Johnson de l'Arizona State University en 1991, les motifs en spirale celtique étaient des représentations précises des étoiles fixes et des configurations planétaires les plus brillantes d'il y a des milliers d'années.

La triple spirale était sans doute la plus importante des conceptions spirales celtiques en ce qui concerne la signification.

Cela est dû à l’importance du ‘triplisme’ dans la culture celtique.


Triplisme
Le nombre 3 était un nombre significatif et puissant pour les Celtes et une foule d'autres civilisations anciennes.

Le nombre était considéré comme sacré, de sorte que tout ce qui paraissait en trois parties était une représentation d'une grande valeur religieuse.

Un éventail de divinités celtes apparaît par trois, comme le taureau à trois cornes en Grande-Bretagne celtique ou les déesses mères gauloises.

Il est également probable que le triplisme n'était qu'un moyen d'accroître le pouvoir d'un dieu.

Le nombre 3 indique un cycle complet du passé, du présent et du futur ou de la mère, du père et de l'enfant.

Il est également possible que le nombre ait été représenté par trois fonctions sociales différentes: le guerrier, le sacré et le fertile.

Dans la société celtique, le «lieu» d’une personne était déterminé par la fonction qu’il remplissait afin que les druides et les bardes aient pu jouir d’un statut plus élevé que les guerriers et même les rois.

La fertilité aurait pu être représentée par des agriculteurs responsables de l'abondance dont tout le monde profite.

La pertinence du nombre va encore plus loin. Dans les histoires celtiques, les questions sont souvent posées à trois reprises.

Les lois, les maximes, les connaissances et les règles de poésie étaient toujours rangées en triades et leur nombre était associé à la chance, à l’importance et à la magie.


Triskele
Le Triskele (également connu sous le nom de Triskelion) a apparemment les mêmes significations que le Triquetra bien qu'il porte probablement un symbolisme supplémentaire.

Les deux termes proviennent des mots grecs pour «à trois pattes».

Pas vraiment une surprise puisque le symbole est lié à des guerriers spartiates qui ont sculpté une jambe blanche pliée au genou sur leurs boucliers.

Le symbole ancien ressemble à trois jambes en train de courir.

Vous pouvez également voir le Triskele sur des pièces de monnaie syracusaines du IVe siècle av.

Une forme du symbole de Triskelion était également connue en Sicile; dans ce cas, il représente la Gorgone avec ses cheveux de serpent et ses trois jambes pliées au genou qui sortent de sa tête.

Le Triskele à spirale celtique et le Triskelion à trois pieds, trouvés sur une pièce de monnaie de Syracusan.

Si vous regardez de plus près, le Triskele apparaît comme s'il était constamment en mouvement.

Le symbole a pour but de souligner que nous devrions être dans un état de croissance perpétuel.

Dans " Suivre un chemin magique ", Rik Potter affirme qu'il s'agit également d'une expression de l'unité de magie naturelle, pratique et spirituelle.

Les trois points sont à nouveau représentatifs de la Terre, de la Mer et du Ciel.

Les trois spirales sur le Triskele représentent les trois mondes:

  • Le monde présent: Le monde physique dans lequel nous vivons et existons.
  • L'Autre Monde: La maison des guides spirituels, de nos ancêtres et de nos divinités.
  • Le monde céleste: Le soleil, la lune, les étoiles et les planètes.

Les archéologues ont trouvé le symbole de la triple spirale dans toutes les îles britanniques.

Newgrange est une ancienne tombe funéraire située en Irlande.

Il a été spécialement conçu pour rester sombre jusqu'au solstice d’hiver.

À ce stade, il se remplit de lumière et illumine les dessins en spirale des murs de la tombe.

Dans ' Symboles dans les arts, la religion et la culture: l'âme de la nature ,' Farrin Chwalkowski cite Isaac (2006) et suggère que le Triskele est un symbole celtique ou pré-celtique qui se trouve dans une variété de sites mégalithiques et néolithiques irlandais, tels que le Tombeau du Passage de Newgrange, mentionné ci-dessus.

Noeuds celtiques
La nature apparemment «sans fin» du nœud celtique est sans doute sa caractéristique déterminante.

La plupart des versions de nœuds celtiques figurent dans des textes chrétiens tels que le Livre de Kells.

Selon Ken Ludden dans «Mystic Apprentice Volume 3», les motifs entrelacés ont été découverts pour la première fois dans l’artisanat de l’empire romain.

Les motifs de nœuds sont apparus au troisième ou au quatrième siècle de notre ère et ont été utilisés dans l'art byzantin, islamique et celtique.

Avec les motifs en spirale, en tresse et en tresse, les nœuds ont joué un rôle majeur dans l’art celte vers 450 après JC, juste avant que la culture ne soit fortement influencée par le christianisme.

Ludden affirme que les nœuds celtiques symbolisent le signe de la croix caché entre les rubans des nœuds.

 

La forme la plus élémentaire du nœud celtique est la Triquetra.


Triquetra - noeud de la Trinité
Le terme «triquetra» signifiait à l’origine «triangle» et était utilisé pour désigner une variété de formes à trois angles; un cercle était parfois ajouté à l'intérieur ou autour du symbole.

Dans la tradition celtique, c’était un symbole à trois pointes qui représentait l’unité à trois.

La version celtique du symbole présente son style de nouage unique qui en fait une boucle et un entrelacement sans fin.

Si vous voyez un symbole triquetra avec un cercle le traversant; cela signifie que c'est un symbole de l'éternité.

Des preuves de la triquetra datant de 5 000 ans ont été découvertes.

En ce qui concerne son utilisation en tant que symbole celtique, Rik Potter affirme qu’il est l’un des plus anciens, car il remonte au moins à 500 ans av.

Des exemples de ce symbole ont été trouvés sur des pièces de monnaie germaniques anciennes et en Europe du Nord.

Peut-être connaissez-vous ce symbole sous le nom de noeud de la Trinité, et il peut représenter les trois promesses d'une relation: amour, honneur et protection.

Vous verrez souvent cette conception sur un anneau de Claddagh.

Les chrétiens ont adopté le symbole et l'ont utilisé pour représenter la Sainte Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Il est extrêmement difficile de définir le sens exact de la Triquetra car le symbole a plusieurs significations possibles. Il peut représenter:

  • Les trois royaumes: Terre, Mer et Ciel.
  • Les trois aspects de la déesse: jeune fille, mère et Crone (vieille femme de sagesse).
  • Corps, esprit et esprit.
  • Les lignes interconnectées symbolisent la manière dont nous sommes tous connectés, car ils sont tissés ensemble dans la toile de la vie.
  • Un symbole de protection: les lignes entrelacées «confondent» l’énergie nuisible.

Voici un très bref aperçu de deux autres nœuds celtiques:

Noeud celtique en spirale: Ce nœud représente essentiellement la vie éternelle. Il date probablement de 2500 ans av. J.-C. et a été introduit en Grande-Bretagne par la première génération de Celtes de l'île.

Le nœud à trois côtés représente les forces de la nature: Terre, Vent et Feu.

La ligne sans fin représente l'unité de l'esprit et de l'unité.

Double noeud en spirale: Ce nœud particulier peut être vu sur les temples et les monuments néolithiques de toute l'Europe, y compris dans les zones habitées par les Celtes.

Il représente la croissance, la vie éternelle et le mouvement dans le cosmos.

Il existe des milliers de variantes de nœuds celtiques, notamment les nœuds Sailor, Serpent, Insquare, Eternity (Mariage) et Celtic Love.

La croix de Sainte Brigit

Brigit est considérée comme la patronne de l'Irlande et sa croix est un symbole non officiel.

La sainte est vénérée dans le catholicisme et l'orthodoxie, bien qu'il y ait très peu d'informations sur sa vie.

Sa générosité et sa sagesse, illustrées par des miracles, sont décrites dans les légendes, et la gentillesse et la miséricorde louées sont combinées avec un caractère et une humilité étonnamment simples.

C'est l'image qui l'accompagne de la croix - simple, sans prétention, compréhensible.

Selon la légende, elle a tissé la croix lorsque son père (une autre version de la légende dit - un riche païen) était prêt à partir pour un autre monde.

Réalisant la signification du symbole de la « couronne », il a décidé de se faire baptiser avant sa mort.

Habituellement, cette croix était faite de roseaux ou de paille, au centre ils formaient un carré avec un tissage.

En conséquence, des rayons sont obtenus et le cercle symbolise le soleil.

Et maintenant, il existe des croyances selon lesquelles une telle couronne de croix protégera la maison des dommages, et certains catholiques vivant dans les villages utilisent encore cet ornement.

Il est tout à fait possible que des formes géométriquement opposées indiquent l'unité des aspects physiques (matériels) et spirituels (non matériels) de la vie d'une personne.

L'âme aspire au salut ; il s'avère que son image visuelle enveloppe le Tout-Puissant Soleil de Vérité.

Les Celtes & Nature
Les anciens Celtes étaient extrêmement sensibles à la nature et adoraient les phénomènes qui les entouraient.


Les arbres étaient sacrés
Selon Miranda Green dans ‘Symbole et image dans l’art religieux celtique ', les Celtes utilisaient le mot« nemeton »pour décrire la présence d’un bosquet sacré.

Un exemple est la chênaie sacrée dans une région de l’Asie Mineure appelée Galatie, que les Celtes ont appelée «Drunemeton».

L’ancien historien romain Cassius Dio affirme qu’il existait des forêts sacrées en Gaule méridionale utilisées pour des sacrifices humains.

En ce qui concerne les symboles réels, les arbres et les plantes sont représentés sur la monnaie celtique et les arbres accompagnent souvent d'autres images telles que des divinités.

Les Celtes avaient un respect particulier pour les chênes et les Druides avaient un lien particulièrement étroit avec les chênes. Ce n’est pas une surprise puisque le mot «druide» vient du mot celtique pour chêne.

Bien que les arbres aient un lien avec la fertilité, ils étaient inextricablement liés au lien entre les mondes supérieur et inférieur.

Les arbres ont des racines profondes sous la terre et leurs troncs poussent vers le ciel.

Il est suggéré que les Celtes croyaient que les branches supérieures d'un arbre effleuraient le ciel. I

l est probable que des guerriers celtes emportent parfois l’Arbre de la vie au combat pour gagner de la chance et pour atteindre l’autre monde.

L'eau - symbole de purification physique et spirituelle
Comme l’eau était un moyen de purification et une source de vie, elle était également vénérée par les Celtes.

Ils croyaient que l'eau de source pure était capable de guérir les maladies.

Les Celtes ont également noté la nature cyclique de l’eau: elle tomberait sous la forme de pluie qui était un cadeau du dieu du ciel.

Ensuite, il a été absorbé par la terre qui a créé les sources.

En conséquence, l’eau offrait un lien instantané entre les mondes.

L'eau pourrait guérir et donner la vie ou détruire et causer la mort.


Feu
Les Écossais et les Irlandais pratiquaient un rituel appelé «feu emprunté».

Dans l’antiquité, il était primordial de garder le feu allumé et le foyer n’était autorisé à mourir qu’une fois par an à Beltane Eve.

Il a été rallumé le lendemain d'un autre feu de festival.

Si l’incendie s’éteignait à un autre moment, les Celtes devaient l’emprunter auprès d’un voisin.

Personne ne voulait faire cela parce qu'ils pensaient que l'emprunteur avait le pouvoir sur le bétail et la richesse du prêteur.

L'année celtique a été divisée en l'obscurité et la lumière. Il y avait un total de quatre fêtes du feu pour marquer le début et la fin de chaque période:

  • Samhain: Célébré à la fin de l'été le 31 octobre.
  • Imbolc: C’était une célébration de la fin de l’hiver, probablement début février.
  • Beltane: Célébration de l'été et retour de la vie et de la fertilité dans le monde, fin avril ou début mai.
  • Lughnasadh: C'était le début de la période des fêtes des récoltes. Probablement célébré en août.

Animaux
À l'instar d'autres civilisations anciennes, les Celtes considéraient les capacités des animaux comme étranges, mais souhaitables.

Il est probable que des groupes de guerriers se soient alignés sur un animal spécifique (et les aient représentés sur leurs boucliers) comme un hommage à l'agression, à la force et à l'apparente intrépidité des bêtes.

Jetons un coup d’œil sur quelques animaux importants de la tradition celtique.

Serpents
Le symbolisme celtique ne représente pas un serpent comme un animal; il la représente sous la forme d'un symbole à plusieurs facettes.

Par exemple, leur capacité à se débarrasser de leur peau est symbolique de la renaissance.

La forme d'un serpent ressemble à celle de l'organe mâle ou du cordon ombilical.

Comme les serpents sont capables de créer de grandes quantités de progénitures, ils constituent également un moyen utile de représenter la fertilité.

Les Celtes ont aussi apparemment utilisé le serpent comme symbole de la connaissance secrète.

Les chevaux
Les Celtes considéraient les chevaux comme une possession précieuse et un symbole de statut.

Selon Sabine Heinz dans «Celtic Symbols», le cheval est arrivé pour la première fois en Europe centrale au 8ème siècle avant notre ère.

Alors que la première civilisation celtique cherchait à se développer, le cheval était un élément crucial de toute campagne militaire.

Aux débuts de l'expansion celtique vers le 6ème siècle avant JC, les conducteurs de chars et les cavaliers jouissaient du respect de leur peuple.

La déesse Epona est probablement la divinité la plus connue en lien avec les chevaux dans la tradition celtique.

En plus d'être la protectrice des ânes, des chevaux et des mules, Epona était la seule déesse celtique vénérée à Rome.

Epona est généralement représentée debout avec des chevaux ou des fruits (symboles d'abondance et de fertilité).

Elle a été vénérée du 1er au 4e siècle de notre ère, de la Grande-Bretagne à l'Afrique du Nord, et sa fête a été célébrée le 18 décembre de chaque année.

Les autres représentations d’Epona incluent Rhiannon au pays de Galles.

Taureaux
Les taureaux peuvent signifier force, férocité et virilité, ou bien ces symboles peuvent indiquer l’importance des bœufs dans l’agriculture.

Il existe une iconographie de taureaux trouvés en Europe bien avant l’arrivée des Celtes.

Un exemple est le site du Mont Bego près de la frontière italo-française.

Des taureaux apparaissent sur les pièces de monnaie celtiques et une imagerie céleste est associée à cet animal en particulier.

On trouve à l'Est des pièces de monnaie représentant des taureaux avec des signes de lune entre leurs cornes. En effet, à elles seules, ces cornes ressemblent à un croissant de lune.

En fin de compte, toutefois, le symbolisme le plus évident associé au taureau est celui de la virilité (hommes), de la fertilité (femmes) et de l'agression.

Apparemment, placer le symbole du taureau dans la chambre au dessus du lit aide à améliorer l'état mental et entraîne une amélioration des performances sexuelles.

Il est également possible que le taureau ait été associé à la richesse et à l'abondance.

Gardez à l'esprit que le taureau était une source de nourriture pour les Celtes.

Qu'en est-il des autres soi-disant symboles celtiques?
Il existe une grande quantité de symboles attribués aux Celtes sans aucun fondement.

Le manque de récits écrits par le peuple celte pose problème, et il semble que tout le monde veuille suivre le mouvement et attribuer à tort des significations mystiques celtiques à des symboles.

Les preuves suggèrent que les symboles suivants n'étaient probablement ni associés ni significatifs aux Celtes.

Vous les verrez sur beaucoup de sites Web, mais ne vous y trompez pas.


Awen (Trois rayons)
Certaines personnes affirment que l’Awen est un symbole de l’énergie masculine et féminine et de l’équilibre entre les deux, utilisé par les Celtes.

En réalité, un poète gallois du 18ème siècle appelé Iolo Morgannwg l'a probablement inventé.


Papillon
Il est suggéré que le papillon représente la renaissance / régénération dans la tradition celtique.

Bien que cela puisse être vrai, il existe peu d'éléments de preuve permettant de penser que le papillon était un symbole important pour les Celtes.

De plus, il n’existe pratiquement aucune preuve montrant que les Celtes croyaient que le papillon représentait l’âme du défunt.

De plus, le papillon n’apparaît pas dans l’art celtique traditionnel.


Croix celtique
La croix «celtique» est un symbole chrétien bien qu’elle soit enracinée dans des croyances païennes.

La légende raconte que Saint-Patrick a associé la croix chrétienne au soleil païen pour montrer à ses adeptes convertis (y compris les Celtes) l'importance de la croix.

Il voulait que cela symbolise les propriétés vitales du soleil; mais comme la croix est au-dessus du cercle, elle signifie la supériorité du Christ sur le soleil.

Croix celtique en pierre
La période de fabrication de croix de pierre a pris fin à la fin du 12ème siècle, puis a resurgi au 19ème siècle grâce au renouveau celtique.

La Haute Croix Celtique n'a fait son apparition qu'au 9ème siècle mais la période de croix en pierre s'est terminée à la fin du 12ème siècle.

L'utilisation et la création de croix celtiques ont recommencé au milieu du XIXe siècle grâce au renouveau celtique.

Conclusion
Tous les symboles celtiques mentionnés dans ce guide sont beaux, mystérieux et leur signification est souvent sujette à interprétation.

Nous vous avons fourni un aperçu de ce que pensent de grands chercheurs dans le domaine de l’art, de l’architecture et de l’histoire celtes, en se basant sur leurs études.

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17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 20:48
 Prière de St Ephrem – commentaire d’Alexandre Schmemann

(Prière attribuée à saint Ephrem le Syrien – IVe siècle)

Seigneur et Maître de ma vie,
Ne m’abandonne pas à l’esprit de paresse, de découragement, de domination et de vain bavardage!
Mais fais-moi la grâce, à moi, ton serviteur, de l’esprit de chasteté, d’humilité, de patience et de charité.
Oui, Seigneur-Roi, accorde-moi de voir mes fautes, et de ne pas condamner mon frère,
ô toi qui es béni dans les siècles des siècles.
Amen.

Commentaire d’Alexandre Schmemann sur la prière de St Ephrem:

Parmi toutes les hymnes et prières de Carême se trouve cette courte prière que l’on peut appeler la prière du Carême.

La tradition l’attribue à l’un des grands maîtres de la vie spirituelle, saint Éphrem le Syrien (+373).

Cette prière est lue deux fois à la fin de chaque office du Carême, du lundi au vendredi (on ne la dit pas le samedi et le dimanche, car les offices de ces deux jours ne suivent pas l’ordonnance du Carême).

On la dit une première fois en faisant une métanie (prosternation) après chaque demande.

Puis on s’incline douze fois en disant : ” Ô Dieu, purifie-moi, pécheur ! ”

Enfin on répète toute la prière avec une dernière prosternation à la fin.

Pourquoi cette courte et si simple prière occupe-t-elle une place aussi importante dans la prière liturgique du Carême ?

C’est qu’elle énumère d’une façon très heureuse tous les éléments négatifs et positifs du repentir, et constitue en quelque sorte un aide-mémoire pour notre effort personnel de Carême.

Cet effort vise d’abord à nous libérer de certaines maladies spirituelles fondamentales qui imprègnent notre vie et nous mettent pratiquement dans l’impossibilité de commencer même à nous tourner vers Dieu.

La maladie fondamentale est l’oisiveté, la paresse.

Elle est cette étrange apathie, cette passivité de tout notre être, qui toujours nous tire plutôt vers le bas que vers le haut, et qui, constamment, nous persuade qu’aucun changement n’est possible, ni par conséquent désirable.

C’est, en fait, un cynisme profondément ancré qui, à toute invitation spirituelle, répond : ” À quoi bon ? ” et qui fait ainsi de notre vie un désert spirituel effrayant.

Cette paresse est la racine de tout péché, parce qu’elle empoisonne l’énergie spirituelle à sa source même.

La conséquence de la paresse, c’est le découragement.

C’est l’état d’acédie, ou de dégoût, que tous les Pères spirituels regardent comme le plus grand danger pour l’âme.

L’acédie est l’impossibilité pour l’homme de reconnaître quelque chose de bon ou de positif : tout est ramené au négativisme et au pessimisme.

C’est vraiment un pouvoir démoniaque en nous, car le diable est fondamentalement un menteur.

Il ment à l’homme au sujet de Dieu et du monde ; il remplit la vie d’obscurité et de négation.

Le découragement est le suicide de l’âme, car lorsque l’homme en est possédé, il est absolument incapable de voir la lumière et de la désirer.

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est précisément la paresse et le découragement qui emplissent notre vie du désir de domination.

En viciant entièrement notre attitude devant la vie, et en la rendant vide et dénuée de tout sens, ils nous obligent à chercher compensation dans une attitude radicalement fausse envers les autres.

Si ma vie n’est pas orientée vers Dieu, ne vise pas les valeurs éternelles, inévitablement elle deviendra égoïste et centrée sur moi-même, ce qui veut dire que tous les autres êtres deviendront des moyens au service de ma propre satisfaction.

Si Dieu n’est pas le Seigneur et Maître de ma vie, alors je deviens mon propre seigneur et maître, le centre absolu de mon univers, et je commence à tout évaluer en fonction de mes jugements.

De cette façon, l’esprit de domination vicie à la base mes relations avec les autres, je cherche à me les soumettre.

Il ne s’exprime pas nécessairement dans le besoin effectif de commander ou de dominer les autres.

Il peut tout aussi bien tourner à l’indifférence, au mépris, au manque d’intérêt, de considération et de respect.

C’est bien la paresse et le découragement, mais cette fois dans leur référence aux autres ; ce qui achève le suicide spirituel par un meurtre spirituel.

Et pour finir, les vaines paroles.

De tous les êtres créés, seul l’homme a été doté du don de la parole.

Tous les Pères y voient le ” sceau ” de l’image divine en l’homme, car Dieu lui-même s’est révélé comme Verbe (Jn 1,1).

Mais du fait qu’il est le don suprême, le don de la parole est par là même le suprême danger.

Du fait qu’il est l’expression même de l’homme, le moyen de s’accomplir lui-même, il est, pour cette raison, l’occasion de sa chute et de son autodestruction, de sa trahison et de son péché.

La parole sauve et la parole tue ; la parole inspire et la parole empoisonne.

La parole est instrument de vérité et la parole est moyen de mensonge diabolique.

Ayant un extrême pouvoir positif, elle a, pourtant, un terrible pouvoir négatif.

Véritablement, elle crée, positivement ou négativement.

Déviée de son origine et de ses fins divines, la parole devient vaine.

Elle prête main forte à la paresse, au découragement, à l’esprit de domination, et transforme la vie en enfer.

Elle devient la puissance même du péché.

Voilà donc les quatre points négatifs visés par le repentir ; ce sont les obstacles qu’il faut éliminer ; mais seul Dieu peut le faire.

D’où la première partie de la prière de Carême : ce cri du fond de notre impuissance humaine.

Puis la prière passe aux buts positifs du repentir qui sont aussi au nombre de quatre.

Si l’on ne réduit pas la chasteté, comme on le fait souvent de façon erronée, à son acceptation sexuelle, la chasteté peut être considérée comme la contrepartie positive de la paresse.

La traduction exacte et complète du terme grec sophrosyni et du russe tsélomoudryié devrait être : ” totale intégrité “.

La paresse est avant tout dispersion, fractionnement de notre vision et de notre énergie, incapacité à voir le tout.

Son contraire est alors précisément l’intégrité.

Si par le terme de chasteté, nous désignons habituellement la vertu opposée à la dépravation sexuelle, c’est que le caractère brisé de notre existence n’est nulle part ailleurs plus manifeste que dans le désir sexuel, cette dissociation du corps d’avec la vie et le contrôle de l’esprit.

Le Christ restaure en nous l’intégrité et il le fait en nous redonnant la vraie échelle des valeurs, en nous ramenant à Dieu.

Le premier fruit merveilleux de cette intégrité ou chasteté est l’humilité.

Elle est par-dessus tout la victoire de la vérité en nous, l’élimination de tous les mensonges dans lesquels nous vivons habituellement.

Seule l’humilité est capable de vérité, capable de voir et d’accepter les choses comme elles sont et donc de voir Dieu, sa majesté, sa bonté et son amour en tout.

C’est pourquoi il nous est dit que Dieu fait grâce à l’humble et résiste au superbe (Pr 3,34 ; Jc 4,6 ; 1P 5,6).

La chasteté et l’humilité sont naturellement suivies de la patience.

L’homme ” naturel ” ou ” déchu ” est impatient parce que, aveugle sur lui-même, il est prompt à juger et à condamner les autres.

N’ayant qu’une vision fragmentaire, incomplète et faussée de toutes choses, il juge tout à partir de ses idées et de ses goûts. Indifférents à tous, sauf à lui-même, il veut que la vie réussisse ici-même et dès maintenant.

La patience, d’ailleurs, est une vertu véritablement divine.

Dieu est patient non pas parce qu’il est ” indulgent “, mais parce qu’il voit la profondeur de tout ce qui existe, parce que la réalité interne des choses que, dans notre aveuglement, nous ne voyons pas, est à nu devant lui.

Plus nous nous approchons de Dieu, plus nous devenons patients pour tous les êtres, qui est la qualité propre de Dieu.

Et enfin, la couronne et le fruit de toutes les vertus, de toute croissance et de tout effort, est la charité, cet amour qui ne peut être donné que par Dieu, ce don qui est le but de tout effort spirituel, de toute préparation et de toute ascèse.

Tout ceci se trouve résumé et rassemblé dans la demande qui conclut la prière de Carême et dans laquelle nous demandons ” de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère “.

Car, finalement, il n’y a qu’un danger : celui de l’orgueil.

L’orgueil est la source du mal et tout mal est orgueil.

Pourtant, il ne me suffit pas de voir mes propres fautes, car même cette apparente vertu peut tourner en orgueil.

Les écrits spirituels sont remplis d’avertissements contre les formes subtiles d’une pseudo-piété qui, en réalité, sous couvert d’humilité et d’auto-accusation, peut conduire à un orgueil vraiment diabolique.

Mais quand nous ” voyons nos fautes ” et ” ne jugeons pas nos frères “, quand, en d’autres termes, chasteté, humilité, patience et amour ne sont plus qu’une même chose en nous, alors et alors seulement, le dernier ennemi – l’orgueil – est détruit en nous.

Après chaque demande de la prière, on se prosterne.

Ce geste n’est pas limité à la prière de saint Éphrem, mais constitue une des caractéristiques de toute la prière liturgique quadragésimale.

Ici, cependant, sa signification apparaît au mieux.

Dans le long et difficile effort de recouvrement spirituel, l’Église ne sépare pas l’âme du corps.

L’homme tout entier, dans sa chute, s’est détourné de Dieu ; l’homme tout entier devra être restauré ; c’est tout l’homme qui doit revenir à Dieu.

La catastrophe du péché réside précisément dans la victoire de la chair – l’animal, l’irrationnel, la passion en nous, – sur le spirituel et le divin.

Mais le corps est glorieux, le corps est saint, si saint que Dieu lui-même s’est fait chair (Jn 1,14).

Le salut et le repentir ne sont donc pas mépris ou négligence du corps, mais restauration de celui-ci dans sa vraie fonction en tant qu’expression de la vie de l’esprit, en tant que temple de l’âme humaine qui n’a pas de prix.

L’ascétisme chrétien est une lutte, non pas contre le corps mais pour le corps.

Pour cette raison, tout l’homme – corps, âme et esprit – se repent. Le corps participe à la prière de l’âme, de même que l’âme prie par et dans le corps.

Les prosternations, signes psychosomatiques du repentir et de l’humilité, de l’adoration et de l’obéissance, sont donc le rite quadragésimal par excellence.

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