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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 20:31
Le diable est un jeune homme moderne
Le diable sans aucun doute aime ce qui est fluide, rapide et lisse.
 
Il raffole de l'électronique et de ce qui peut nous rendre la vie plus facile jusqu'à nous faire oublier de la vivre.
 
S'il y a un enfer, et il y en a un, et nous y sommes, il nous y aura menés gentiment, par légères poussées, sans aucun drame.
 
Escamoter le réel, c'est son charme.
 
Le diable est un jeune homme moderne, ouvert et sympathique.
 
Certes, on pourrait lui reprocher d'aimer l'argent d'un amour immodéré, mais ce serait oublier que l'argent permet à ceux qui le possèdent d'ignorer la rudesse de la matière, et le diable, on ne le sait pas assez, déteste la matière autant qu'il déteste Dieu : l'angélisme est sa vraie nature.
 
Christian Bobin
Ressusciter

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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 20:30
Un moine irritable

Un moine était très irritable. Il se fâchait très rapidement, presque pour n'importe quelle raison. Bien qu'il priât sans cesse Dieu pour le libérer de sa colère, chaque fois qu'il se relevait après la prière, il se mettait en colère contre l'un de ses frères.

À un certain moment, il osa dire à Dieu : « Dieu ne T'ai-je pas prié de me libérer de la colère ? Pourquoi me laisses-Tu me battre si souvent avec mes frères ? `

Dieu lui répondit : « Comment veux-tu manifester le rejet de la colère sans aucune pratique ? 

Ne m'as-tu pas dit de te libérer de la colère ? C'est pourquoi je t'envoie toujours quelqu'un pour avoir l'occasion de garder ton sang-froid et de ne pas te fâcher, même s'il t'en donne la raison. 

Peux-tu nager dans une piscine sans eau ? Il en va de même avec Ma réponse à tess prières ! Tu es le seul maître de tes réactions !

Le moine fut édifié et à partir de ce moment, il se disait tout le temps : « Je ne me fâche que quand je le veux. `

De cette façon, le moine se débarrassa de la colère. 

Version française Claude Lopez-Ginisty

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24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 20:30
Illustration et calligraphie de Sophie Guichard

Illustration et calligraphie de Sophie Guichard

Voici que se lève sur la paille du monde une lumière première et dernière, comme une coulée d’étoiles, un voile de douceur dans la nuit des cœurs.

Pour annoncer un commencement, il fallait bien un enfant !

Un visage de tout-petit qui porte l’inouï :
Dieu s’entre-dit dans notre histoire ;
Il est à nos côtés, pèlerin d’humanité.

Ceux qui goûtent cette présence sont en chemin vers leur naissance.

Ils abritent en eux une racine de lumière incomparable, à jamais inaltérable.

Vers l’inépuisable de Francine Carrillo, Labor et Fides, p. 137

Message de Noël 2023 du métropolite Jean de Doubna
 
Aux Excellences, au clergé, aux moines, aux moniales et aux fidèles de l’Archevêché des Églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale.

Nous entrons dans la période de Noël, le jeûne de l’Avent a commencé depuis le 15 novembre, aussi sommes-nous orientés maintenant vers la célébration d’un événement qui a changé le cours du monde: la naissance de Dieu selon la chair. Poser une telle affirmation ne relève que de la foi et non de la rationalité. Celui qui la pose fait un choix, engage sa vie tout entière. En effet, chacun doit déclarer avec sincérité quel Dieu il choisit.

Or le Christ ne naît ni à Rome ni à Athènes. Il n’a choisi ni le pouvoir ni la richesse, ni l’intelligence. Il n’a même pas choisi Jérusalem, « la Ville ». Le lieu qui a écouté la première respiration de Dieu fait homme, c’est l’humble grotte de Bethléem.

De même le choix du Christ fait de nous des citoyens de Bethléem, nous devons faire nôtres l’humilité et la pauvreté de la grotte. Dieu a fait de cette bourgade méprisée et inconnue des hommes le lieu par excellence de sa révélation.

Il a choisi ce qui n’était rien, ce qui était pauvre, ce qui était vraiment humain pour dire aux hommes que Lui, le Dieu créateur, voulait être aussi comme l’homme, vivre avec lui, assumer toute l’angoisse, la pauvreté, la tragédie de l’homme, du petit homme que nous sommes tous.

Noël c’est cette grotte, cette paille, ces humbles animaux et deux être pauvres mais pleins de confiance qui regardent cet enfant que l’on proclame comme Sauveur.

Car la naissance de Jésus à Bethléem n’est pas un événement historique, perdu au fin fond de l’histoire, et qui ne me concernerait pas moi, l’homme du troisième millénaire. Le message de Noël ne s’adresse pas à l’humanité en général (qui comme telle n’est rien) mais il s’adresse à chaque homme en particulier, comme personne.

Il atteint chaque âme, d’une manière unique, exceptionnelle. C’est à moi que l’on dit « Voici que je vous annonce une grande joie… aujourd’hui, Il vous est né un Sauveur  » (Luc 2, 10 – 12).

C’est à chacun de nous que cette joie est annoncée. C’est pour moi qu’un Sauveur est né. Noël est pour chaque homme un don qu’il faut savoir accueillir et recevoir avec foi et reconnaissance.

La Nativité du Christ dans la simplicité de la grotte et de la crèche déclare avant même toute parole que Dieu veut être compté parmi les plus pauvres, parmi les plus humbles de la terre.

On le trouvera donc parmi les déshérités de ce monde (leur nombre ne cesse de s’accroître, alors que l’intelligence n’a jamais été aussi puissante), les malades, les prisonniers, les pécheurs, toute âme souffrante.

Le vrai chrétien ne désire qu’une chose être pauvre avec Jésus, plutôt qu’être riche sans Jésus. Il préfère habiter dans la grotte avec Jésus, Marie et Joseph, plutôt que dans une hôtellerie où il n’y aura pas de place pour lui s’il dit qui il est.

Aussi, selon la parole de Jésus enseignant ses disciples, quiconque l’aimera comme maître doit savoir qu’il n’a pas de place en ce monde car :  » le Fils de l’homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête » (Luc 9,58).

La Nativité du Christ, c’est la fête du corps mystique de tous les baptisés, car c’est par l’Incarnation que les hommes sont devenus membres du Christ. Saint Paul avait bien compris cela lorsqu’il écrivait aux Corinthiens : « Vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part » (Cor. 1, 12-17).

Aussi nous croyons qu’avec l’Incarnation a commencé dans la chair humaine, Jésus-Christ et les hommes, une union ineffable qui dépasse tout entendement.

Car au-delà de l’événement historique qui se produit à Bethléem et par lequel le Fils de Dieu revêt un corps humain visible, un autre événement se produit et celui-là intéresse la race humaine tout entière : Dieu, en s’incarnant, épouse et revêt d’une certaine manière la nature humaine dont nous sommes participants et crée entre lui et nous une relation qui, sans cesser d’être celle de Créateur a créature, est aussi celle du corps aux membres.

Il y a union des deux natures sans confusion. Noël nous permet ainsi de prendre plus profondément conscience de ce qu’est notre propre nature, la nature humaine, régénérée par Jésus-Christ comme le souligne saint Léon-le-Grand: « Reconnais, ô Chrétien, ta dignité et, admis  à partager la nature divine, ne reviens pas à ton ancienne bassesse par une manière de vivre dégénérée. Souviens-toi de quelle tête et de quel corps tu es membre. » (Homélie pour la Nativité).

Ainsi, que la Parole de Dieu devienne donc chair en nous, ce lieu créé pour son accueil, qu’elle entre dans notre corps et le transforme. Que la force de cette parole passe de l’extérieur à l’intérieur dans nos membres et que la loi de l’Esprit l’emporte sur la loi de la chair. La Nativité du Christ n’aura pour nous un sens réel que si notre propre chair devient transformée, mue et dominée par la Parole faite chair.

Sainte Fête de Noël à tous !

Paris, 25 décembre 2023/7 janvier 2024
 
 

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