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7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 19:44
Le ministère de diaconesse

Définition biblique de Diaconesse :

Dans les premiers siècles, se dit de femmes chrétiennes régulièrement au service de l'Église (en grec diaconos, tardivement diaconissa)

 

Histoire des diaconesses

La vocation de la diaconesse a ses racines dans le coeur aimant et agissant de la femme chrétienne.

Elle apparaît en Phoebé, diaconesse de l'Église de Cenchrées (Ro 16:1 et suivant). 

Phoebé a le même titre que les diacres (Php 1:1). Elle remplit une fonction (étant diaconesse) ; son rôle a été considérable (le terme employé indique une activité protectrice) ; Paul demande qu'elle soit traitée comme il convient aux saints et dans le Seigneur.

C'est par le titre de diacre (è diakonos) non par celui de diaconesse (diakonissa) que Paul salue Phœbé à la fin de l'épître aux Romains.

Les deux mots grecs, diacre, et diaconesse, sont connus et distincts historiquement.

Le mot grec traduisible par diaconesse n'apparaît que trois siècles plus tard, avec les Constitutions Apostoliques (fin 4è siècle, pour la partie qui lui est propre).

Recommander Phœbé avec le titre de diacre, à la communauté de Rome, sans autre explication, suppose que la fonction n'avait rien d'exceptionnel pour une femme aux temps de Paul.

Rien n'autorise à réduire le rôle de Phœbé à une assistance charitable ou à un auxiliariat de Paul. C'était un vrai ministère, une fonction au sein du corps ecclésial.

Le second titre donné à Phœbé : « prostatis », confirme le sens fort du premier.

Il ne signifie pas « aide » comme on l'a traduit trop souvent. La T.O.B. dit « protectrice » ce qui est mieux.

Mais le mot avait un sens technique dans le monde gréco- romain, et désignait le « patronat », charge de personnages fortunés et influents qui servaient de garants près des autorités civiles pour les associations ou individus qu'ils protégeaient.

Phœbé était donc un personnage de poids : elle a servi de garant à Paul dans une région où son autorité était discutée (cf. 1 Cor. 1/11-16).

Sans doute sa grande personnalité lui a-t-elle valu d'être diacre.

Soulignons qu'une telle charge ne se limitait pas à la région où elle œuvrait, puisqu'elle n'était pas exclusive de voyages apostoliques : Paul la salue, et en première ligne, au nombre des Romaines.

Que pourrait-il dire de plus ? La 1re épître à Timothée semble bien montrer que la charge se généralise.

Reuss juge probable que le passage 1Ti 3:11 se rapporte aux diaconesses et non aux femmes des diacres.

Il y a non pas leurs, mais les femmes semblablement, ce qui indique plutôt celles qui sont de même fonction, de même titre. Le texte est intercalé entre les diacres et ce qui est dit ensuite de leur famille. Les qualités énumérées sont celles de la charge (fidèles en toute chose, 1Ti 3:11).

Leur place serait ainsi déjà officiellement fixée.

Un peu plus tard, vers III, la lettre de Pline à Trajan parle de deux diaconesses (ministres) que l'exquis écrivain a fait mettre à la torture pour surprendre les secrets de l'Église. On voit quel rôle elles jouent déjà.

Au III e siècle, il est probable que peu d'Églises sont sans diaconesses.

Par contre les veuves restent ce qu'elles étaient, assistées et honorées, mais formant de moins en moins un corps constitué.

On voit clairement dans les Constitutions apostoliques, qui donnent au IV e siècle un tableau des usages du III°, le vrai rapport.

Il y est beaucoup parlé des veuves (III, 1ss).

Elles sont « soumises aux évêques, aux prêtres, aux diacres et même aux diaconesses », à qui elles fournissent des recrues ; elles restent dans leurs maisons « à chanter, à prier et à lire » (III, 7).

La diaconesse, par contre, est l'objet d'une consécration ; l'évêque assisté des prêtres, des diacres et des diaconesses lui impose les mains et prie ainsi : « Donne-lui l'Esprit-Saint, préserve-la de toute souillure. »

Cette consécration est rapportée entre celles du diacre et du sous-diacre (VIII, 18s).

Les auteurs qui cherchent à en diminuer la portée ne tiennent pas compte de ce que ce don de l'Esprit signifie pour l'antiquité chrétienne (et en particulier dans les Const. apost.).

L'Église a besoin des services ecclésiastiques de la diaconesse pour tous les cas où le diacre ne peut fonctionner : ainsi les onctions des femmes au baptême par immersion, la cure d'âme féminine (III, 15 : « là où l'on ne peut envoyer un diacre »).

Il faut y joindre le soin des femmes malades, des orphelins, des veuves, l'accueil à faire aux femmes pauvres dans le culte, à la porte, et pour les placer, la surveillance des veuves et des vierges.

La diaconesse aurait voulu davantage participer en quelque mesure au sacrement de l'eucharistie, prendre la parole.

L'Église ne l'a jamais admis.

En Irlande elles présentent le calice aux femmes : c'est un cas unique.

Chez les gnostiques, les Montanistes, les Nestoriens et dans les communautés des Priscillianistes, elles sont arrivées à leurs fins.

Les Const. apost, constatent et consacrent la fonction dans un temps où déjà sa décadence est proche.

Le clergé se défie des empiétements du ministère féminin ; ses succès hors de l'Église l'ont compromis.

Le baptême par immersion, peu à peu abandonné, rend une partie de ses services inutiles.

La vie monastique absorbant les vocations y met fin.

En Gaule le concile d'Orange (441) décide qu' « on n'ordonnera plus de diaconesses ». La chrétienté d'Occident suit de loin.

En Orient la charge dure plus longtemps : à Constantinople, sous Justinien, il y a encore, pour 60 diacres et 90 sous-diacres, 60 diaconesses ; le Basileus veille rigoureusement sur leur célibat.

Mais de plus en plus ce n'est qu'un titre d'honneur qu'on donne aux femmes pieuses, aux abbesses.

Bénédiction ou ordination des diaconesses dans le passé ?

Le plus ancien rituel pour des femmes diacres se trouve dans les Constitutions apostoliques (380-400) :

19. 1. Au sujet de la diaconesse (diakonissa) moi, Barthélémy, je prescris ceci.

2. Ô évêque, tu lui imposeras les mains (epithèseis autèi tas cheiras), en présence du presbyterium, des diacres et des diaconesses, et tu diras :

20. 1. Dieu, éternel, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, créateur de l’homme et de la femme, toi qui as rempli d’esprit Myriam, Débora, Anne et Holda, qui n’as pas jugé indigne que ton Fils, le Monogène, naisse d’une femme, toi qui dans la tente du témoignage et dans le temple as institué des gardiennes pour tes saintes portes,

2. toi-même regarde maintenant ta servante que voici, proposée pour le diaconat, donne-lui l’Esprit-Saint et purifie-la de toute souillure de la chair et de l’esprit pour qu’elle s’acquitte dignement de l’office qui lui a été confié, pour ta gloire et à la louange de ton Christ, par qui à toi gloire et adoration dans le Saint-Esprit pour les siècles, Amen.

Ce rituel inclut donc une imposition des mains et une épiclèse.

S’il n’y a pas de doute sur l’existence de femmes diacres, les opinions divergent quant à la nature de leur ordination.

Certains arguent que les cérémonies accordaient simplement une bénédiction, et non pas une vraie ordination, bien que dans la plupart des cas, les rituels soient pratiquement identiques pour les hommes et pour les femmes.

Une certaine confusion provient du fait que les termes de cheirotonía et de cheirothesía sont souvent utilisés de manière interchangeable, alors que le latin traduira les deux termes, sans les distinguer, par impositio manus ou manuum.

Bienheureuse Olympias amie de St Jean Chrysostome

Extrait de sa bio
La renommée de sa vertu était si grande qu’à peine âgée de trente ans, elle fut ordonnée diaconesse par le Patriarche saint Nectaire (cf. 11 oct.), et elle devint sa conseillère dans de nombreuses affaires ecclésiastiques.

Sainte Radegonde moniale et diaconesse

Radegonde suit un parcours qui l’éloigne progressivement de la vie séculière puisqu’elle est finalement consacrée diaconesse par saint Médard, au grand dam du roi.

Mais les étapes à franchir sont multiples.

Devenue reine, elle utilise sa puissance temporelle, ses richesses, au service des pauvres par l’exercice de la charité (eleemosynae).

L’accession de Radegonde au statut de sainte, dont nous verrons ensuite les pouvoirs, se fait ensuite par un palier déterminant : celui de l’abandon du statut de reine pour celui, plus conforme, de moniale, et, plus précisément de diaconesse. 

Dom Mabillon, dans son commentaire des Annales Bénédictines (chapitre 22) où le texte de la Vita se trouve aussi édité, analyse le problème de ce divorce d’avec le roi Clotaire : la reine n’a pas obtenu l’accord du roi et l’interdiction de consacrer diaconesse une femme mariée est inscrite dans les textes, en premier lieu parce que le mariage est indissoluble.

Ainsi, le deuxième concile d’Orléans du 23 juin 533, canon 18, signale l’interdiction de conférer le diaconat aux femmes mariées -et même aux femmes tout court «à cause de la faiblesse du sexe » (11) -et l’interdiction du mariage à celles qu’ils l’ont reçu (12). 

Médard, ainsi morigéné, obtempère et fait les gestes symboliques qui consacrent Radegonde : par la prise de voile, elle devient moniale ; par l’imposition des mains, elle devient diaconesse.

Textes pour approfondir le sujet à télécharger

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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 19:30
Tiens ma lampe allumée

Tiens ma lampe allumée, la flamme est si fragile
Ce soir je viens mendier ton pain, ton eau, ton huile
Tiens ma lampe allumée jusqu'à ton domicile
Toi seul peux me guider.

1

Allume dans mon cœur quelque chose de vrai
Quelque chose de toi, que rien ne puisse éteindre
Ni l'échec, ni la peur, ni le poids des années
Et que puisse mon pas chercher à te rejoindre

2

Allume dans mes yeux quelque chose de pur
Quelque chose de toi que rien ne puisse éteindre
Ni le poids du présent, ni l'avenir peu sûr
Et que dans mon regard ta clarté vienne poindre

3

Allume dans mes mains quelque chose de doux
Quelque chose de toi que rien ne puisse éteindre
De petit, de discret, de brûlant, d'un peu fou
Et que puissent mes bras savoir encore étreindre

4

Allume dans ma vie quelque chose de beau
Quelque chose de toi que rien ne puisse éteindre
Avec un goût d'amour et des rêves nouveaux
Que puisse mon chemin parvenir à t'atteindre

 

Paroliers : Jean-claude Gianadda

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5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 19:30
Chants des offices de la Semaine Sainte dans le rite orthodoxe occidental

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